Un vaste chantier de rénovation de six unités d’hospitalisation temps plein a débuté. Il se prolongera jusqu’en 2026, pour un coût de 9 millions d’euros.
Au pôle santé mentale de l’hôpital de Cayenne, les usagers de l’unité Wapa, les plus vulnérables, ont intégré leurs nouveaux locaux, mardi. Outre une remise aux normes après les manquements soulignés dans plusieurs rapports en 2018, les travaux engagés apportent des innovations, comme la création d’un espace d’apaisement. A terme, ces travaux doivent faciliter la prise en charge et améliorer les conditions de travail des soignants et de l’ensemble du personnel.
« On avait 20 ans de retard, on a pris 10 ans d’avance. »
Dr Janvier, cheffe du pôle santé mentale à l’hôpital de Cayenne.
L’unité Wapa rénovée annonce un important programme de travaux dans tout le pôle. D’ici novembre 2026, toutes les unités d’hospitalisation temps plein seront rénovées pour 6 millions d’euros.
Un bâtiment neuf dédié aux soins de pédopsychiatrie sera construit pour 3 millions d’euros. « Ces travaux font suite aux rapports du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, de la HAS et de l’ARS, rappelle le Dr Caroline Janvier, cheffe du pôle santé mentale à l’hôpital de Cayenne. C’était justifié. Ils reprennent point par point ce qui était souligné dans les rapports. »
Dispositif encore rare en France hexagonale, l’espace d’apaisement est l’une des nouveautés de l’unité Wapa. Une pièce avec de la musique douce et des jeux de lumière. L’usager s’y rend quand il le souhaite pour quelques minutes ou deux jours. « On travaille avec le patient pour l’aider à comprendre quand la crise est proche. Dans cet espace, il trouvera un environnement sensoriel qui l’aidera à s’apaiser au niveau émotionnel, explique le Dr Janvier. On avait 20 ans de retard. On prend 10 ans d’avance ! »
Une nouvelle ère
D’autres améliorations ont été apportées. La Haute Autorité de Santé reprochait l’absence d’espace de convivialité et de détente pour les familles des usagers. Celui-ci a été inclus dans la rénovation. Le système d’alerte entre les unités qui permet de signaler un problème avec un usager, en panne depuis plusieurs mois, est désormais fonctionnel.
La plupart des pièces sont climatisées ou dotées de ventilateurs. Des allume-cigarettes ont également été installés. « Pour un soignant, passer 10 fois par jour le briquet aux patients et s’assurer qu’ils l’ont bien rendu, ça prend du temps ! », commentent les équipes.
Depuis mardi, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour les patients et les soignants de l’unité santé mentale de l’hôpital de Cayenne. Après l’unité Wapa, dédiée aux usagers les plus vulnérables, l’unité Comou, également pour les soins psychiatriques sans consentement, et l’unité Moutouchi pour la géronto-psychiatrie verront le jour, en plus du bâtiment de pédopsychiatrie.