Guyane. Une grande première : la pose d’un défibrillateur cardiaque

Le centre hospitalier de Cayenne (CHC), en Guyane, vient de réussir une première sur ce territoire : la pose d’un défibrillateur dans la poitrine d’une jeune Guyanaise qui soufflait de troubles cardiaques.

De passage en Guyane, le Dr Eric Piqueras, de Bourg-en-Bresse (Ain), cardiologue formé à la pose de défibrillateur cardiaque, a rencontré par hasard une jeune infirmière souffrant de myocardiopathie dilatée hypokinétique sévère.

Son cœur fonctionnait à 25% de sa capacité, ce qui la handicapait dans les efforts. De plus, cette maladie peut entraîner une mort subite.

Touché par cette jeune femme et sûr de pouvoir intervenir pour soulager ses souffrances, le Dr Eric Piqueras a rencontré la direction du Centre Hospitalier de Cayenne, la commission médicale, puis contacté Clara de Bort, la directrice de l’Agence Régionale de Santé (ARS).

Une victoire sur le temps

Les médecins et la direction du CHC étaient prêts à soutenir l’idée d’une opération qui permettrait de soulager la malade. Manquait l’autorisation de l’ARS. En effet, pouvait se poser, en cas d’échec de l’opération sur une patiente en petite forme, le risque de décès et d’implication des autorités dans un acte chirurgical hasardeux.

Le Dr Eric Piqueras devait quitter la Guyane le 3 novembre. Il a donc signalé le peu de temps pour se décider.

En attendant, le matériel nécessaire à l’opération a été livré au CHC.

Dans la nuit du 2 au 3 novembre, après mûre réflexion, Clara de Bort a donné son autorisation exceptionnelle. Une heure plus tard l’équipe technique et la patiente étaient prévenus. L’opération et la pose du défibrillateur serait pour mercredi 3 novembre, en début d’après-midi, d’autres opérations étant prévues le matin sur un plateau chirurgical utilisé à temps plein.

A 15 heures, l’opération commençait, à 17 heures, le défibrillateur était placé. Le Dr Eric Piqueras s’embarquait le soir même pour l’Europe.

Former des collègues

Cette opération devrait permettre d’accélérer la suite des événements, par la formation d’un médecin spécialisé. Celui-ci doit être titulaire d’un diplôme spécial (DIU) en rythmologie et simulation cardiaque.

De plus, pour pouvoir prétendre acter seul, le médecin diplômé devra exécuter une cinquantaine d’implantations au cours de sa formation.

Le Dr Eric Piqueras s’est proposé de revenir en Guyane régulièrement pour former des collègues. Une fois un ou des médecins formés, le CHC recevra une habilitation à traiter les cas de myocardiopathie sans avoir à demander d’autorisation exceptionnelle.

La jeune femme opérée, surnommé P’Tit Cœur par ses amis et collègues de travail, se porte bien. Elle a repris ses activités, entourée de l’affection de tous.

André-Jean VIDAL

En savoir plus : https://www.rythmopole.paris/le-defibrillateur-automatique-implantable-dai/

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