« L’Etat dépense chaque année 70 millions d’euros dans la répression de l’orpaillage illégal en Guyane, une lutte qui a coûté la vie à cinq militaires français depuis 2019. Mais ces efforts sont torpillés par un puissant système logistique, pour l’essentiel constitué d’acteurs chinois, qui soutient les garimpeiros*. » Cette information est relayée par le quotidien Le Monde.
Cette information se base sur un rapport rédigé par deux chercheurs de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), Simon Menet et Antoine Bondaz, information qui devrait être rendue publique ce 7 septembre.
Que disent ces spécialistes ? « Si les activités illicites en Guyane sont principalement conduites par des orpailleurs brésiliens, elles sont rendues possibles par des acteurs chinois qui jouent un rôle essentiel, bien qu’indirect. »
Ils poursuivent : « Quelque 120 comptoirs commerciaux établis sur la rive surinamaise du fleuve Maroni, la frontière du département français, ont désormais « un rôle-clé dans la logistique de l’orpaillage en approvisionnant en matériel et biens du quotidien les chantiers et en permettant leur financement ».
Détruites côté français dans le cadre de l’opération Harpie de l’armée française qui existe depuis 2008, ces échoppes ont gagné l’autre rive du Maroni, en territoire surinamien.
Les petits magasins bien organisés, qui peuvent fournir tout le matériel pour les orpailleurs clandestins opérant en partie française se seraient organisés autour de deux « hubs », dénommés Albina et Albina 2, situés en face des communes de Saint-Laurent-du-Maroni et de Maripasoula.
Il faut retenir que chaque année 10 tonnes d’or sont ainsi volés à la Guyane française et revendues pour partie à des entreprises spécialisées ayant pignon sur rue, à Paramaribo, la capitale du Suriname. Entreprises dont certaines appartiennent, expliquent les chercheurs, à des Chinois expatriés.
*Garimpeiros : chercheurs d’or clandestins venus du Brésil