Les eaux de baignade des plages de Castor, Pollux et des Roches, sur le territoire de la commune de Kourou, en Guyane française, sont interdites jusqu’à nouvel ordre.
Un arrêté municipal du 16 février 2023 interdit de baignade ces trois plages. La raison invoquée est la présence de la bactérie Escherichia coli dans l’eau.
Des prélèvements ont été réalisés par l’institut Pasteur — qui effectue ceux-ci régulièrement sur les sites fréquentés par des baigneurs — qui révèlent un dépassement des limites impératives de qualité de présence de la bactérie Escherichia coli (E. coli).
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Escherichia coli (E. coli) est une bactérie qui réside dans le tube digestif de l’homme et des animaux à sang chaud. La majorité des souches de E. coli sont inoffensives, quelques-unes seulement sont pathogènes pour l’homme.
C’est le cas des souches de E. coli dites entérohémorragiques (ECEH). Ces dernières provoquent des diarrhées sanglantes et produisent une puissante toxine à l’origine du syndrome hémolytique et urémique (SHU).
Régulièrement, des souches de ECEH sont la cause d’intoxications alimentaires via la consommation de produits animaux (viande ou produits laitiers) mal cuits ou consommés crus. Les fruits et les légumes frais, ayant été en contact avec des ECEH peuvent être également à risque.
Les symptômes provoqués par ECEH (E. coli entérohémorragiques) apparaissent entre 3 et 8 jours après l’infection. Il s’agit de douleurs abdominales et de diarrhées, lesquelles peuvent évoluer vers des formes sanglantes (colites hémorragiques). Des vomissements et de la fièvre peuvent aussi survenir.
La plupart des antibiotiques sont déconseillés pour traiter les infections à ECEH. En détruisant les bactéries, ces derniers entraînent la libération de Shiga-toxines dans l’organisme, ce qui peut aggraver le SHU. Cependant, des traitements à base de certains antibiotiques, comme l’azithromycine, n’entraînant pas le relargage de ces toxines sont en cours d’évaluation. En attendant leurs résultats, la stratégie thérapeutique du SHU consiste à compenser les déficiences occasionnées par les Shiga-toxines (chute des globules rouges, des plaquettes, atteinte rénale) par transfusion, dialyse, et échanges plasmatiques.
Les épisodes diarrhéiques sont, quant à eux, traités de manière symptomatique : les patients sont réhydratés, mais ne prennent pas d’anti-diarrhéiques, afin de permettre l’élimination de la bactérie et de ses toxines dans les selles.
Source : Institut Pasteur