En immersion dans la communauté Aluku, à la découverte de la préservation des coutumes ancestrales autour de la levée de deuil.
Dans le nouveau numéro de Kazado, Jennifer Baratiny fait remonter le fleuve du Maroni avec Wani, documentaire réalisé par Kerth Agouinti et Nicolas Pradal. En immersion dans la communauté aluku à la découverte de la préservation des coutumes ancestrales autour de la levée de deuil. Seul film guyanais en compétition pour la 4e édition du FIFAC 2022, Wani a reçu le Prix du public.
Wani Doudou vit sur les berges du Maroni, en Guyane française. Il se déplace sur le fleuve avec sa pirogue en bois. Son visage et sa prestance dévoilent une intensité toute particulière. Quand il pointe l’horizon du regard, il se souvient.
Une partie du savoir s’est perdue
En 2016, il célébrait la levée de deuil de son père, Paul Doudou, le chef coutumier de la communauté Aluku (Noirs Marrons). Mais la cérémonie ne s’est pas déroulée comme il le fallait.
Des gestes et des rituels ont été oubliés par les anciens. Une partie du savoir s’est perdue. Wani a été affecté par cette cérémonie manquée.
Aujourd’hui, chez Wani, les outils de chantier se mélangent aux tambours sacrés. En plus d’être plombier aux services techniques de la mairie de Maripasoula, il est un des musiciens les plus respectés du fleuve. Il vit pleinement entre tradition et modernité. Mais, depuis que son père est décédé, Wani ressent un vide existentiel qui le fait vivre dans un état de doute, de retrait, remettant en question le sens de son existence.
Malgré tout, quand un proche villageois meurt, il fabrique son tambour cérémoniel et rassemble ses musiciens. Pour libérer l’esprit du mort et de la famille en deuil, Wani tente de mener la fête, mais son esprit est ailleurs.
Mercredi 26 octobre, à 20 h 05, sur Guyane la 1e