Guyane. Plus d’un million d’euros à l’hôpital de Cayenne pour la recherche clinique

Au cours des deux prochaines années, des chercheurs vont déployer un programme de dépistage de la tension dans les quartiers prioritaires de l’agglomération cayennaise, avec comme objectif d’y réduire la mortalité précoce. Ils vont également comparer les taux d’infection lors de la pose de cathéter en fonction du type de pansement utilisé.

L’attribution de ces fonds (plus de 1.6 million d’euros) à l’hôpital de Cayenne constitue une grande avancée. Pour la première fois, deux projets de recherche sont retenus dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), un outil généralement réservé aux CHU. Pour la première fois, le Centre hospitalier de Cayenne pourra promouvoir des projets de recherche clinique, c’est-à-dire de la recherche médicale appliquée aux soins, pour améliorer la prise en charge des patients en Guyane.

Pendant deux ans, des chercheurs vont déployer un programme de dépistage de la tension dans les quartiers prioritaires de l’agglomération cayennaise (lire ci-après). Ils vont également comparer les taux d’infection lors de la pose de cathéter en fonction du type de pansement utilisé.

Ces deux programmes de recherche devraient débuter d’ici à la fin de l’année. D’autres projets de recherche pourraient être sélectionnés à leur tour dans les prochaines semaines.

Utiliser les meilleurs pansements

Ces travaux vont permettre de valider scientifiquement de nouvelles méthodes, et de les promouvoir en cas de succès. « Ces travaux seront adaptés à la Guyane et intéresseront tous les pays des zones tropicales, ce qui n’est pas rien », souligne le Pr Mathieu Nacher.

Pr Nacher.

Le premier projet de recherche, KTtrop (285 000 euros de financements), concerne les soins infirmiers. Porté par Prisca Joseph, infirmière au CHC, il vise à comparer, lors de la pose de cathéter, le niveau d’infection avec les pansements transparents utilisés actuellement et avec des pansements à base de gaze.

« Les pansements transparents sont utilisés pour des raisons pratiques, rappelle le Pr Nacher. Mais, sous les Tropiques, dans des chambres souvent non climatisées, certaines études ont suggéré que ce n’est pas forcément l’idéal. Il s’agit donc de comparer, entre les deux pansements, le taux d’infection, lequel se décolle le plus, lequel est le mieux toléré par les patients… »

Mieux détecter l’hypertension artérielle chez les plus précaires

Le second projet de recherche s’intitule Dépiprec (1,385 million d’euros de financements). Il s’agit de dépister l’hypertension artérielle par des relais communautaires auprès de la population précaire de l’agglomération cayennaise pour réduire l’incidence des maladies cardiovasculaires. Parmi les pathologies qui impactent la mortalité précoce, avant 65 ans, (AVC, syndrome coronarien, mais aussi insuffisance rénale terminale), « le facteur de risque qui ressort le plus, c’est l’hypertension artérielle », rappelle le Pr Nacher.

Dans la population précaire et éloignée du système de santé, elle est généralement détectée plus tardivement, c’est-à-dire au moment de la complication qui entraîne l’hospitalisation, et chez des patients plus jeunes. L’idée est d’envoyer dans les quartiers les personnes terminant actuellement le diplôme universitaire (DU) de médiation en santé, avec des tensiomètres. Si le résultat est anormal, ils orienteront la personne vers un médecin pour vérification et prise en charge.

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