Guyane. Maripasoula : l’absence de liaison aérienne pénalise l’hôpital de Cayenne

L’arrêt des rotations d’Air Guyane complique le quotidien du Centre hospitalier de Cayenne qui y avait quotidiennement pour le personnel, les patients, l’acheminement des prélèvements…

Depuis le début du mois, les avions d’Air Guyane ne se posent plus à Maripasoula. A cause des coupures d’électricité qu’a connues la commune, puis en raison de discussions avec la Collectivité territoriale (CTG) et du retard dans les travaux de la nouvelle piste d’aviation de la commune.

Le Centre hospitalier de Cayenne, qui sollicitait la compagnie aérienne quotidiennement pour le transport de soignants ou de patients pour des semi-urgences, des rendez-vous à l’hôpital ou en sortie d’hospitalisation. C’est donc toute la chaîne logistique qu’il faut revoir depuis maintenant deux semaines.

Des discussions quotidiennes pour trouver des solutions

« Nous faisons face à des problématiques qui relèvent de l’urgence humanitaire », constate Charlotte Lacroix, responsable logistique des Centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS). L’hôpital de Cayenne s’est tourné vers l’ensemble des opérateurs privés de transport aérien, qu’ils opèrent avec des avions bimoteurs ou des hélicoptères, plus chers.

Chaque jour, il faut discuter avec eux pour organiser une, voire deux rotations qui permettent le transport de quatre à cinq personnes chacune. Les difficultés se sont encore accrues en raison de problèmes d’avitaillement des avions. « Pour Maripasoula, nous avons toujours plus de demandes que d’offres », constate Charlotte Lacroix.

Acheminer mères et nourrissons

Personne ne sait quand la situation reviendra à la normale…

Il y a quelques jours, avec ses collègues, elle a dû trouver une solution pour permettre à des femmes qui venaient d’accoucher de rentrer chez elles avec leur nourrisson. La maternité ne pouvait pas les garder plus longtemps, d’autant que personne ne sait quand la situation reviendra à la normale chez Air Guyane.

« Transporter un nourrisson de quelques jours, ça ne se fait pas comme pour un adulte de 20 ans en pleine santé », fait remarquer Charlotte Lacroix, qui retrouve les réflexes appris dans sa formation en logistique humanitaire. Elles ont dû laisser une partie de leurs bagages au centre hospitalier, où leur volume grossit chaque jour un peu plus, avec la promesse qu’ils leur seront un jour retournés, mais sans savoir quand.

Les délais des pirogues ne sont pas adaptés 

Le transport de matériel vers le Centre délocalisé de prévention et de soins est aussi compliqué.

En temps normal, la compagnie aérienne locale est également sollicitée par le Centre hospitalier de Cayenne pour le transport de matériel vers les Centres délocalisés de prévention et de soins, quand les délais des pirogues ne sont pas adaptés : pharmacie, appareils biomédicaux à destination des CDPS… Il a fallu organiser l’acheminement de prélèvements devant être analysés au laboratoire du Centre hospitalier de Cayenne et, dans l’autre sens, de mobilier médicalisé.

Ces deux derniers temps, l’hélicoptère Puma des Forces armées en Guyane (FAG) ont pu soulager les équipes du Centre hospitalier. Pour l’heure, nul ne sait combien de temps les perturbations vont se poursuivre.

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