Guyane. L’orpaillage illégal au cœur des préoccupations des élus

Lénaïck Adam, député LREM de Guyane, et le député-rapporteur Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane, ont remis à l’Assemblée nationale un rapport sur l’orpaillage illégal en Guyane française.

Ce rapport souligne le coût du phénomène pour l’économie guyanaise : « Selon la Fédération des opérateurs miniers de Guyane, l’orpaillage illégal détournerait du PIB guyanais environ 750 millions d’euros » En effet, l’extraction illégale est estimée à « 10 à 12 tonnes d’or » chaque année.

8 600 orpailleurs illégaux

Les autorités chiffrent à 8 600 environ le nombre d’orpailleurs illégaux à s’activer sur le territoire guyanais. Il s’agit essentiellement de Brésiliens entrés illégalement et sans aucune volonté de quitter les lieux de leur orpaillage, puisqu’ils reviennent une fois les gendarmes ou l’armée reparties de ceux-ci. 

L’Observatoire de l’activité minière (OAM) a recensé 500 sites d’orpaillage illégal actifs, dont 150 situés dans le Parc national amazonien.

« Ils se moquent de nous…
Nous avons peur »

« Ils pillent, salissent nos eaux, nos forêts: notre alimentation, et ils se moquent de nous, parce que nous ne pouvons rien faire. Nous avons peur », a confié un chef coutumier aux députés enquêteurs.

Selon les auteurs du rapport, il faut, outre « l’indispensable répression » contre les orpailleurs, agir sur le plan diplomatique, avec le Brésil et le Suriname.

La Chine aussi doit être interpellée, « dont les ressortissants, disent les rapporteurs, jouent un rôle majeur dans les flux logistiques et l’achat de l’or illégal. »

Les rapporteurs font 44 propositions, susceptibles, selon eux, d’améliorer la lutte contre un phénomène, auquel l’Etat consacre déjà « plus de 70 millions par an », avec notamment la mobilisation quotidienne de « un peu plus de 500 militaires et gendarmes. »  

De même, parmi leurs propositions, les rapporteurs préconisent de « confier aux chefs coutumiers un rôle d’informateur », en prévoyant « l’information et l’équipement nécessaire », voir même de « remplacer au cas par cas les sites illégaux par des exploitations légales, dans le respect des normes environnementales. »

Des propositions
en demi-teinte

Ce qui ne sera pas facile, les chefs coutumiers pouvant être soumis à des pressions intolérables des illégaux dans leur secteur…

D’autres propositions sont faites comme développer des projets d’écotourisme, d’affecter le produit des saisies d’or aux collectivités — communes — concernées par l’orpaillage illégal.

Mais aussi de modifier la convention d’extradition avec le Brésil pour que les garimpeiros purgent leur peine au Brésil, de développer des patrouilles communes avec le Suriname… ce qui, compte tenu de l’instabilité des autorités dans ces pays et de leur intérêt à ces pillages, ne sera pas facile et relève peut-être d’une illusion…

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