Une journée portes ouvertes a permis au public de découvrir l’hôpital de jour de cardiologie et d’infectiologie au Centre hospitalier de Kourou.
Après la diabétologie il y a un an, le Centre Hospitalier de Kourou vient d’ouvrir successivement l’hôpital de jour en cardiologie, en infectiologie et en gastro-entérologie. La semaine dernière, lors d’une journée portes ouvertes, les Dr Valentino Kitenge, cardiologue et chef de service en médecine polyvalente, Arsène Kpangon, infectiologue, et Patricia Yevide, oncologue radiothérapeute, ainsi que Laurine Faubert, cadre de santé de médecine polyvalente ont accueilli le public.
L’hôpital de jour en cardiologie accueille « des patients souffrant d’insuffisance cardiaque, de cardiopathies ischémiques, des patients équipés d’un stimulateur cardiaque… », liste le Dr Kitenge. Le patient bénéficie d’une prise en charge globale. Il arrive à 8 heures et repart à 17 heures, avec une seule ordonnance. « Cela nous oblige à travailler de façon pluridisciplinaire. Nous y sommes arrivés grâce au travail de nos cadres de santé. »
De nouveaux équipements
Ces dernières semaines, la cardiologie du Centre hospitalier de Kourou a reçu aussi du matériel. Après le coroscanner début avril, l’hôpital s’est doté, grâce aux fonds européens, d’équipements neufs pour les tests d’effort, mesure de la VO2 max… « Nous recevons des sportifs de haut niveau, des personnes avec suspicion de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), des professionnels du secours, des militaires, des plongeurs, des personnes pour qui est envisagée une greffe cardiaque… », détaille le Dr Kitenge.
L’unité de douleurs thoraciques, elle, accueille des patients depuis le premier semestre. « La moitié des patients qui arrivent aux urgences se plaignent d’une douleur thoracique, explique le Dr Kitenge. En moins d’une heure, il sera vu par un cardiologue, qui dira si la douleur est d’origine cardiaque ou non. Comme cela demande de la surveillance, les lits sont télémétrés et la télésurveillance est assurée depuis une centrale. »
Une oncologue recrutée en mars
Les visiteurs ont également pu rencontrer le Dr Patricia Yevide, oncologue et radiothérapeute recrutée en mars, alors que l’activité d’oncologie était à l’arrêt. À son arrivée, « les patients étaient tous orientés vers Cayenne », se souvient-elle. Depuis, les réunions de concertation pluridisciplinaire ont repris avec le Centre hospitalier de Cayenne et le Centre Léon-Bérard.
Le Dr Arsène Kpangon a fait visiter l’hôpital de jour en infectiologie, ouvert le 27 juillet. « Nous recevons beaucoup de personnes souffrant d’une maladie infectieuse qui se chronicise avec le temps, sur fond de précarité », explique le praticien, membre de l’équipe territoriale d’infectiologie. Il s’agit principalement de personnes vivant avec le VIH, l’hépatite B ou C.
« L’hôpital de jour évite de fréquentes hospitalisations »
Dr Kitengue, cardiologue
« En une journée, ils rencontrent les services sociaux, font de l’éducation thérapeutique et, pour ceux qui en ont besoin, la désensibilisation en cas de staphylocoque, un frottis cervico-utérin, un examen proctologique… Cela permet une prise en charge globale ; ça amène les praticiens à échanger sur la situation du patient pour éviter de les perdre de vue. » L’hôpital de jour en infectiologie accueille actuellement deux patients par semaine, le jeudi. Il espère monter progressivement à cinq.
Pour le Dr Kitenge, ce développement de l’hospitalisation de jour va dans le bon sens. « Quand je suis arrivé au CHK, je découvrais qu’un patient de cardiologie avait d’autres problèmes. Je lui demandais ses ordonnances, qu’il n’avait pas toujours. L’hôpital de jour évite de fréquentes hospitalisations, des pertes de chances et permet de développer notre activité, en assurant le plein emploi de notre matériel et de nos personnels. »
