Guyane. Les ambulanciers aux côtés du Samu pour un meilleur service aux usagers

Basés à l’hôpital de Cayenne, trois coordonnateurs ambulanciers prennent le relais du centre 15 quand les besoins de transport relèvent des ambulanciers plutôt que du Smur ou des sapeurs-pompiers.

Une nouvelle organisation a été mise en place pour continuer à faire baisser le nombre de carences ambulancières, qui a déjà été divisé par quatre depuis 2018. D’autres dispositifs, notamment la mise en place d’une garde ambulancière H24, sont prévus d’ici à la fin de l’année.

Tyrone Rodrigues, Tony Dominguez et Aurélien Fauter travaillent depuis le 18 juillet, comme coordonnateurs ambulanciers. Recrutés par l’Association des transports sanitaires d’urgence de Guyane (ATSU 973), sur des fonds de l’Agence Régionale de Santé (ARS), ils sont installés au Samu, à l’hôpital de Cayenne. Ils sont chargés d’organiser les transports de patients par ambulance.

L’objectif est double : décharger les régulateurs du Samu de ce qui ne concerne ni le Smur, ni les sapeurs-pompiers, et réduire les carences ambulancières, qui obligent à solliciter les sapeurs-pompiers pour des transports qui ne sont pas au cœur de leurs missions : un enfant de 3 ans et demi qui a du mal à respirer, une femme sur le point d’accoucher, un homme qui fait un malaise chez lui…

En semaine, de 7 à 21 heures

Les trois coordonnateurs se relaient du lundi au vendredi, de 7 heures à 21 heures. Le reste du temps, le Samu reprend la main. Quand le centre 15 reçoit un appel qui relève d’un transport par ambulance, il transmet au coordonnateur ambulancier. « On reçoit une fiche avec les nom, prénom, âge, adresse du patient, son bilan médical, le numéro de contre-appel à transmettre à l’ambulancier, explique Tyrone Rodrigues. Sur l’ordinateur, on a la liste des ambulances disponibles que l’on contacte. L’appel au Sdis ne se fera qu’en cas d’impossibilité, dans un délai de 10 minutes, de trouver une ambulance disponible. »

Etant du métier, ils connaissent la plupart des ambulanciers du territoire, ce qui facilite le travail.

Gardes et astreintes par secteur géographique

Actuellement, les ambulanciers sont organisés en astreinte la journée, en semaine, et en garde la nuit, les week-ends et jours fériés, selon quatre secteurs :

  • l’Est (Saint-Georges de l’Oyapock)
  • le littoral (de Cayenne à Macouria, Roura-Cacao)
  • les Savanes (de Kourou à Sinnamary)
  • l’Ouest (d’Iracoubo à Saint-Laurent du Maroni, Awala-Yalimapo, Mana…)

« L’astreinte se fait sur la base du volontariat, explique Enrico William, gérant des ambulances Alizées et William et président de l’ATSU 973. La nuit, le week-end et les jours fériés, nous sommes à la disposition du Samu sous le régime de la garde préfectorale, est obligatoire. »

Une nécessaire réorganisation de la filière

A compter d’octobre, les ambulanciers passeront sous le régime de la garde H24 et 7/7. Dans chacun des quatre secteurs géographiques, une ou deux sociétés d’ambulances devront être disponibles pour répondre aux sollicitations du Samu et des coordonnateurs ambulanciers. « Pour y parvenir, nous avons collaboré avec l’ARS de Guyane pour restructurer la profession, poursuit Enrico William. Il y a eu un travail considérable de l’ARS tant au niveau du contrôle des sociétés que sur les plans matériel et humain. Désormais, les transporteurs privés sont priorisés pour les urgences à domicile. Pour répondre à la garde H24, les sociétés qui n’avaient qu’une ambulance ont eu l’autorisation pour mettre en place dans leurs sociétés un véhicule supplémentaire, afin de ne pas être perturbées dans leur activité quotidienne. On peut ainsi répondre à cette activité et à l’aide médicale d’urgence. »

Le dispositif devrait donc soulager le centre 15 et apporter un meilleur service aux usagers. « Au Samu, cela règle le problème en journée, poursuit le Dr Nasreddine Souissi, responsable du Samu de Guyane. Nous avons des carences presque tous les jours, surtout à Cayenne et à Saint-Laurent du Maroni pour avoir des ambulances. »

La situation s’améliore

« Le volume des carences ambulancières est en diminution, grâce à la bonne coordination entre le centre 15, l’ARS, les transporteurs sanitaires et le Sdis, se réjouit le colonel Éric Batany, responsable du groupement opération au service départemental d’incendie et de secours (Sdis). Chacun a fait des efforts. Jusqu’en 2018, nous effectuions environ 2 000 carences par an. En 2021, ce n’était plus que 467. La tendance est la même cette année. Sur la Guyane, il y a quand même des zones avec un déficit d’ambulanciers privés. C’est le cas à Apatou. »

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