Guyane. Le covid ne doit pas faire oublier le zika…

Après la récente Journée mondiale du moustique, le 20 août, le New York Times rappelle que l’épidémie de zika avait commencé à Récife, « ce coin perdu du Brésil » en 2015. Aujourd’hui, les « bébés zika » sont « des enfants, dont beaucoup sont presque aussi grands que leur mère ».

Sept ans plus tard, on connaît les potentielles conséquences du zika sur le bébé d’une infection de la mère pendant la grossesse : microcéphalie mais également, constate le New York Times, « membres rigides, bouches relâchées, front fortement incliné vers l’arrière au-dessus de yeux sombres ».

Des chercheurs du Centre hospitalier de l’ouest guyanais (Chog), sur une cohorte de 129 enfants exposés au virus zika in utero, rapportent que dix-huit d’entre eux présentaient une infection congénitale au zika confirmée en laboratoire à la naissance. « Les nouveau-nés infectés présentent un risque plus élevé de résultats infantiles précoces défavorables : décès, anomalies cérébrales structurelles ou symptômes neurologiques…, soulignent les chercheurs. Les déficiences neurologiques, les altérations neurosensorielles ou les retards d’acquisition motrice sont plus fréquents. Les nourrissons infectés sans anomalies cérébrales structurelles semblent également présenter un risque accru, bien que dans une moindre mesure, d’anomalies neurologiques. »

La recherche n’est plus une priorité…

« Le virus circule toujours à un faible niveau au Brésil et ailleurs en Amérique latine, ainsi qu’en Asie du Sud et du Sud-Est. Mais l’attention et le financement se sont taris après que les préoccupations mondiales se soient estompées, déplore Dr Diana Rojas Alvarez, qui dirige les travaux sur le zika à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est ce qui se passe lorsque vous avez une urgence de santé publique qui touche les pays tropicaux et qui n’a pas l’impact mondial qu’a eu Covid. »

Au Brésil, après des coupes claires dans les budgets de la recherche contre le zika, les interrogations sont toujours aussi nombreuses. On ne sait par exemple toujours pas pourquoi « entre 7 % et 14 % des bébés nés de mères ayant contracté le zika pendant leur grossesse présentent un syndrome congénital de zika et chez environ 3 % d’entre eux, les effets incluent la microcéphalie ».

Près de 20 000 cas au Brésil, en juillet

Le virus continue de circuler, sans être détecté, souvent. « Le Brésil a enregistré 19 719 cas probables de zika en 2022, à la fin du mois de juillet, ce qui ne représente probablement qu’une fraction de ceux qui se sont produits, souligne le New York Times. Environ 70 % des infections par le zika sont asymptomatiques (…) Le seul test existant pour le zika présente une réaction croisée avec les anticorps de la dengue, de sorte qu’une personne peut facilement être mal diagnostiquée (…) Un test PCR pour le zika n’est efficace que pendant environ cinq jours au plus fort de l’infection de la personne. »

La recherche sur les vaccins n’a jamais dépassé la phase 1 « avant que la plupart des intérêts ne s’éteignent. Il est difficile de tester un vaccin sans épidémie active du virus (…) Il n’existe pas de traitement antiviral, un autre projet de recherche largement abandonné lorsque la maladie s’est affaiblie. »

Problèmes auditifs, visuels, hypertonicité…

Les chercheurs brésiliens supposent également que, sept ans après l’épidémie, l’entrée à l’école fera découvrir de nombreux cas. En particulier chez des enfants qui, ne souffrant pas de microcéphalie, n’ont pas été détectés. Chez ceux qui sont connus, le spectre de symptômes inclus :

  • des problèmes auditifs et visuels importants
  • l’incapacité à avaler
  • une hypertonicité due à des muscles trop contractés
  • des articulations déformées en grandissant
  • des déficiences cognitives

« La plupart du temps, leur développement moteur et intellectuel s’est arrêté à l’âge de six mois », selon le Dr Democrito de Barros Miranda-Filho, épidémiologiste. Un médecin déplore qu’environ un cinquième des enfants qu’elle suit depuis la naissance sont morts, « souvent d’infections respiratoires contractées après s’être étouffés avec de la nourriture ».

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