Seize des 22 maires de Guyane ont rendue publique, mercredi 10 août 2022, une tribune dans laquelle ils réclament « une nouvelle gouvernance ».
Pourquoi ? En cause « une inefficience que d’aucuns, y compris pour nos administrés, qualifient d’abyssale de l’actuelle gouvernance face aux problématiques de notre territoire et son corollaire, un silence assourdissant au regard de l’actualité de notre territoire. »
Voici le texte de la tribune.
« Après Monsieur Georges Elfort, maire de Saint-Georges et démissionnaire de son poste de vice-président de l’AMG, c’est au tour de Monsieur Gilles Adelson, maire de Macouria, d’annoncer sa démission de secrétaire de l’AMG.
Ces démissions successives qui en appelleront d’autres doivent cesser. C’est la raison pour laquelle nous, maires de Guyane signataires de cette tribune, appelons à ce qu’une nouvelle gouvernance préside cet outil, par essence remarquable, qu’est l’AMG.
Cet appel repose sur des faits objectifs : une inefficience que d’aucuns, y compris pour nos administrés, qualifient d’abyssale de l’actuelle gouvernance face aux problématiques de notre territoire et son corollaire, un silence assourdissant au regard de l’actualité de notre territoire.
Ainsi de :
• La sécurité des personnes et des biens,
• La vie chère avec une inflation galopante qui menace financièrement des milliers de familles,
• Le désert médical qui s’étend alors même que notre population croît,
• L’énergie avec la désolante stagnation du Syndicat mixte d’énergie de la Guyane (SMEGUY) et ses conséquences comme celle que nous avons récemment et durement traversées au cours des nuits du 08 au 10 août dernier.
Ce ne sont là que quelques points parmi tant d’autres. L’absence de réunions régulières des maires de Guyane n’autorise plus l’AMG à exercer son rôle de vigie et de relais pour nos administrés ainsi que d’interlocuteur incontournable pour les points précités.
Le propos de l’actuel président de l’AMG selon lequel ces démissions seraient liées à l’actuel président de la CTG est délétère tant dans la forme que dans le fond. La forme parce qu’elle favorise la division pour masquer une incapacité à dynamiser un collectif d’élus. Le fond dans la mesure où l’ensemble des maires signataires de cette tribune entretiennent des rapports courtois et constructifs avec le président de la CTG. Ce dernier et nous-mêmes portons, partageons et revendiquons la Guyane et son développement comme facteur premier des relations entre les édiles du territoire. Pour finir, les démissionnaires sont investis de missions importantes et agissent en responsabilité. À l’instar des signataires de cette tribune. C’est pourquoi le paravent d’un conflit de personnes ne dupe personne. Il s’agit là d’une basse, puérile et fallacieuse manœuvre.
La Guyane est une terre d’enjeux telle qu’elle ne peut souffrir ou subir le moindre dysfonctionnement institutionnel. Nous ne sommes pas dans le procès ou de stériles querelles. Nous demandons simplement que l’AMG puisse remplir son rôle et ses missions. Un outil au service des maires, un interlocuteur incontournable de l’État, un moteur efficient de dynamiques collectives (SMEGUY, …).
Aussi prestigieux ou honorifique soit-il, un poste se légitime dans l’action, non par une élection.
Le changement de gouvernance de l’AMG n’est pas souhaité. Il est aujourd’hui nécessaire. »
Les signataires :
Sandra Trochimara
Maire de Cayenne
Céline Régis
Maire d’Iracoubo
Véronique Jacaria
Maire de Saint-Elie
Patrick Lecante
Maire de Montsinéry-Tonnégrande
Marie-Hélène Charles
Maire de Saül
Gilles Adelson
Maire de Macouria
Jean-Claude Labrador
Maire de Roura
Michel-Ange Jérémie
Maire de Sinnamary
Georges Elfort
Maire de Saint-Georges
Félix Dada
Maire de Grand-Santi
Laurent Yaalou
Maire de Camopi
Monsieur Albéric Benth
Maire de Mana
Serge Smock
Maire de Matoury
Narcisse Roze
Maire de Ouanary
Monsieur Moïse Edwin
Maire d’Apatou
Pierre Désert
Maire de Régina
N’ont pas signé — et pour cause — François Ringuet (Kourou), président de l’AMG, Serge Anelli (Maripasoula), Sophie Charles (Saint-Laurent-du-Maroni), Jules Deie (Papaïchton), Jean-Paul Fereira (Awala-Yalimapo), Claude Plenet (Rémire-Montjoly.