L’Agence Régionale de Santé a publié le bilan de la qualité de l’eau potable pour les années 2019, 2020 et 2021. Il s’appuie sur les 600 prélèvements en moyenne effectués tous les ans sur les 129 captages.
En Guyane, l’eau du robinet présente une bonne, voire une très bonne qualité bactériologique pour 99 % des habitants connectés au réseau. L’eau potable est également d’excellente qualité en matière de pesticides et de métaux lourds. En revanche, les concentrations en aluminium dépassent désormais régulièrement les références de qualité pour une partie sans cesse plus importante de la population. Si ces niveaux n’entraînent pas de risque sanitaire pour ceux qui la consomme, la qualité de l’eau s’en trouve diminuée.
Aluminium : les dépassements chroniques multipliés par cinq
Si l’aluminium soluble trouvé dans l’eau peut avoir une origine naturelle, il provient généralement des sels d’aluminium utilisés pour le traitement des eaux superficielles. Ils nécessitent des conditions de PH très précises qui, si elles ne sont pas respectées, donnent naissance à des fuites d’aluminium.
Entre 2019 et 2021, 48 % de la population desservie était alimentée par une eau présentant des concentrations supérieures à la limite réglementaire et 48 % subissaient des dépassements ponctuels. Ces concentrations, qui touchent surtout les grandes villes, n’engendrent pas de risque sanitaire pour la population. « Il y a à la fois des problèmes d’équipement et de gestion, constate Adrien Ortelli. Nous allons nous concerter avec les gestionnaires et collectivités compétentes pour poser les jalons permettant une baisse rapide de la concentration d’aluminium dans l’eau potable. En effet, si les quantités relevées ne permettent pas à elles-seules de dépasser les seuils journaliers préconisés par l’OMS, elles constituent une source supplémentaire d’aluminium pour une population qui est parfois exposée à ce métal par le biais de son alimentation ».
Pesticides, nitrates et métaux lourds : l’eau potable épargnée
La présence de mercure, de plomb, de nitrates ou de pesticides dans l’eau potable est régulièrement contrôlée. Les vérifications ont lieu à l’entrée des stations, avant le traitement. « Il n’y a pas de problématique liée à ces éléments dans l’eau potable », assure Adrien Ortelli. S’agissant du mercure, utilisé dans l’orpaillage illégal, cela peut s’expliquer : les sites sont souvent distants des points de captage et le mercure, lourd, a tendance à se déposer au fond et ne flotte pas jusqu’à la station.
Concernant les pesticides, plus de 250 paramètres sont recherchés pour l’ensemble des captages et stations de traitement desservant plus de 500 habitants. En Guyane, il n’y a quasiment pas de pesticides dans l’eau. Les analyses effectuées entre 2019 et 2021 respectent les limites de qualité.