Guyane. La maire de Cayenne en grève de la faim

La maire de Cayenne, Sandra Trochimara, est en grève de la faim depuis jeudi 21 juillet 2022.

Pourquoi ? Elle proteste contre les conditions de vie inacceptable de demandeurs d’asile qui ne cessent d’arriver des pays voisins et qui, en attendant que leur dossier soit traité en préfecture, vivent dans la rue. Cette grève de la faim a ému d’autres maires des communes de Matoury, Rémire-Montjoly, Montsinéry-Tonnégrande, Régina, qui ont rendu visite à Sandra Trachimara pour leur apporter son soutien.

« Ce 20 juillet, le pallier de l’insoutenable, de l’irrespect, du désordre et du mépris a été franchi sur le trottoir de la rue Arago au niveau de l’Externat Saint-Joseph en fin d’après-midi, suite à l’installation de nouveaux migrants demandeurs d’asile. Face à l’incapacité du gouvernement à prendre ses responsabilités et face au flux migratoire qui impacte la Guyane et plus particulièrement Cayenne, je vous informe que je suis en grève de la faim illimitée à compter de 00h ce jour. Un communiqué précisera les exigences légitimes pour que les droits ne soient pas exclusivement exercés sans déploiement des devoirs y afférents », a écrit Mme Trochimara à ses collègues élus.

De même, ce samedi, des maires et des citoyens réunis en collectif ont défilé à Cayenne, pour critiquer l’attitude de l’Etat qui ne fait pas grand-chose (voir rien, selon les manifestants) pour changer les choses.

Il faut savoir que les sites d’accueil des réfugiés et autres demandeurs d’asiles sont saturés puisque limités à 450 places pour toute la Guyane.

Pourtant, c’est la même maire de Cayenne qui, il y a trois semaines, avait fait un recours auprès du tribunal administratif pour obtenir une décision de justice enjoignant aux demandeurs d’asile de quitter les trottoirs de sa ville puisqu’ils dérangeaient ses concitoyens et vivaient dans l’insalubrité, sans sanitaire à proximité, sans poubelles suffisantes pour évacuer leurs déchets…

Le tribunal avait fait droit à la saisine et décidé d’une amende de 100 euros par jour et par demandeur d’asile qui resteraient angle des rues Arago et Lalouette, au centre-ville, point de concentration des migrants incriminés.

La police municipale avait d’ailleurs commencé de chasser les migrants sans que cela choque qui que ce soit…

D’ailleurs, les riverains, à plusieurs reprises ces derniers mois — le problème ne date pas d’hier — , ont chassé ces mêmes migrants pour manifester leur mécontentement, voire leur exaspération et demander qu’ils soient parqués quelque part… en attendant que la préfecture statue sur leur sort.

Mais, comme ces migrants sont revenus en toujours aussi grand nombre et que des citoyens avaient protesté contre ce traitement, une nouvelle tactique a été mise en place pour sensibiliser l’Etat.

Pour rappel, en avril 2022, les familles de migrants avaient été prises en charge par l’Etat, les seuls migrants restant dans ce point de fixation angle des rues Arago et Lalouette étant des célibataires, essentiellement, comme les familles, des Syriens fuyant leur pays, passés en Amérique du Sud, refoulés du Venezuela et d’ailleurs et venus en Guyane tenter leur chance.

En savoir plus, avec un reportage de France 24, il y a un an :

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