Les équipes des Urgences-Samu doivent soigner des victimes dans des états souvent très graves, et sont aussi parfois elles-mêmes prises à partie.
Les victimes sont très majoritairement des hommes, jeunes. Plusieurs arrivées de spécialistes ce dernières années à l’hôpital de Cayenne, ont permis d’améliorer la prise en charge des patients traumatisés sévères.
« Ce qui se passe dans la rue, on le vit aussi aux urgences », relève le Pr Jean Pujo, chef des Urgences – SAMU à l’hôpital de Cayenne (CHC), alors que la Guyane a connu une de ses semaines les plus marquées par la violence, fin août.
La dernière semaine du mois, quatre meurtres ont été déplorés dans l’Île-de-Cayenne. Le tout au cours d’une année où le nombre d’homicides pourrait dépasser les records de 2005 et 2016. Ces années-là, 42 personnes avaient succombé à la violence.
Les soignants en première ligne
Les soignants – notamment les personnels des Urgences et des SMUR – se retrouvent en première ligne et subissent de plein fouet cette violence :
- Parce qu’ils doivent prendre en charge les victimes
- Parce que, sur place, ils travaillent souvent dans un climat où ils peuvent être pris à partie
- Parce que, parfois, la violence se déplace jusque sur leurs lieux d’exercice, qui sont au cœur de la cité
Des attroupements devant l’hôpital
« Les gens sont en colère, témoigne le Dr Camille Deschamps, urgentiste à Cayenne. A Soula, où une personne s’est fait tirer dessus le 31 août, on le ressent chez les gens, autour de nous, parce qu’il y a ce sentiment d’insécurité. » Une violence qui se déplace jusqu’aux Urgences : « Dès qu’il y a une plaie par arme à feu, il y a des attroupements de 30, 40 personnes devant l’hôpital, relate le Dr Alexis Fremery (Urgences – Samu, du Centre hospitalier de Cayenne). Elles attendent là où arrivent les sapeurs-pompiers. Il y a la famille, mais au milieu, il peut y avoir n’importe qui. »
Plus récemment, « suite aux interventions fréquentes des derniers jours pour des plaies par arme à feu », le SAMU a rappelé les consignes de sécurité aux équipes qui interviennent sur les lieux des agressions et homicides.