Guyane. Bientôt une unité neurovasculaire à Cayenne

Le Centre hospitalier de Cayenne (CHC) pourrait ouvrir son unité neurovasculaire dans les prochaines semaines.

« Nous sommes désormais dix praticiens, annonce le Pr Bertrand de Toffol, chef de pôle cardio-vasculaire et métabolique à l’hôpital de Cayenne. Nous avons toutefois des difficultés pour recruter l’équipe paramédicale : infirmiers, kinésithérapeutes, neuropsychologues… ».

L’autre obstacle est de disposer de suffisamment de lits d’aval : « Nous ne pourrons pas ouvrir notre unité neurovasculaire si nous n’avons pas de soins de suite et de réadaptation. Ce serait courir à l’échec ! », prévient Amandine Papin, directrice générale adjointe du Centre hospitalier de Cayenne (CHC). Parmi les patients hospitalisés suite à un AVC, 60 % ont ensuite besoin de SSR (soins de suite et de réadaptation), pour environ 20 % de décès et 20 % de retours directs à la maison.

« Il nous faut suffisamment de lits d’aval. »

Pour tenter de résoudre cette difficulté, l’Agence Régionale de Santé a accueilli, la semaine dernière, une réunion entre le Pr de Toffol, Amandine Papin et les représentants des groupes privés Rainbow Guyane et Guyane santé.

Dans le projet du Centre hospitalier de Cayenne, l’Unité neurovasculaire compterait 4 lits d’aigu et 10 lits de post-aigu. L’objectif est d’identifier 60 lits de Soins de suite et de réadaptation entre le Centre hospitalier de Cayenne, le Centre hospitalier de l’Ouest guyanais et les groupes privés. En effet, si, après leur prise en charge, les victimes d’un AVC ne sortent pas facilement de l’unité, notamment pour des raisons administratives, « nous ne pourrons pas fonctionner. Il nous faut suffisamment de lits d’aval afin d’avoir un flux continu », poursuit le Pr de Toffol.

La création de cette Unité neurovasculaire figure dans le projet régional de santé, actualisé en début d’année.

Vers plus d’autonomie pour la prise en charge des AVC

Le rapport sur la création du CHU de Guyane confirme aussi la nécessité d’une « montée en charge progressive qui dépendra des recrutements et compétences médicales (…) L’objectif de rendre le Centre Hospitalier de Cayenne autonome pour la prise en charge des AVC est programmée pour la fin 2022. La valence hospitalo-universitaire du chef de service (Bertrand de Toffol) sera un atout pour développer des partenariats RH, attirer des postes partagés et des internes inter-CHU notamment avec le CHU de Tours ou celui de Besançon. A plus long terme, l’accès à la thrombectomie sur le territoire pourra s’envisager. »

Depuis 2017, une victime d’AVC, à son arrivée dans l’un des trois services d’urgences de Guyane, bénéficie d’une IRM. L’image part au CHU de Besançon (Doubs) qui donne les indications de traitement. Une thrombolyse en urgence peut alors être réalisé en télémédecine avec Besançon.

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