Le président du Conseil départemental, Guy Losbar, accompagné d’élus et d’administratifs, a effectué une visite de terrain dans le Nord Grande-Terre, hier, vendredi 4 février 2022. Il s’est rendu au site de Gaschet, retenue d’eau dans les plaines de Morne-à-l’Eau. Avant de signer avec 18 agriculteurs des contrats ruraux qui leur permettront de bénéficier de surfaces de terres dédiées à des projets agricoles valorisants.
La découverte du site :
Guy Losbar, depuis qu’il a pris ses fonctions, a engagé une série de visites sur le terrain qui marquent le début de cette présidence qu’il veut dynamique, bien ancrée dans les réalités de l’archipel.
Le secteur agricole est l’un de ceux qui ont durement été touchés par la crise sanitaire. Parce que l’agriculture est le point de départ d’une économie importante : le producteur de fruits et légumes, de viande bovine, porcine, caprine, de volaille, vend ses produits sur le marché local, composé de boucheries, de marchands de primeurs, de surfaces commerciales de toutes tailles, de la supérette à l’hypermarché, mais aussi aux restaurants et aux cuisines des hôtels.
Les restrictions sanitaires ont impacté cette chaîne économique en supprimant une grande partie de la clientèle, notamment les restaurants, les hôtels. Si cette crise, a permis de révéler l’urgence d’une agriculture locale forte, bien ancrée dans l’économie locale, faisant front face à des exportations de produits de moins bonne qualité, elle a aussi mis en exergue la capacité des agriculteurs à s’adapter afin de maintenir leur activité tant bien que mal — par le biais de la vente directe —, pour répondre aux attentes de la population locale et pour une consommation durable et de qualité.
Une exploitante comblée :
« Le Conseil départemental, comme le soulignait le président Guy Losbar, a pour objectif stratégique, dans le cadre du Contrat de gouvernance concertée avec le Conseil régional et aux côtés de ses partenaires du monde agricole, de soutenir le développement de l’agriculture guadeloupéenne et de promouvoir le « consommer local », en somme d’aller vers une plus grande autonomie alimentaire du territoire. »
Pour ce faire, il faut non seulement que les postulants aient des surfaces à cultiver, à mettre en valeur par l’élevage et d’autres activités similaires, mais aussi de l’eau de qualité en abondance.
Depuis la fin des années 70, le Conseil Départemental a développé un important réseau d’eau brute et d’irrigation. Ces infrastructures assurent une production journalière comprise entre 100 000 et 200 000 m3 grâce à six prises d’eau en rivière ainsi qu’un stockage d’un volume de 4 000 000 m3 réparti sur quatre retenues d’eau brute.
La retenue de Gaschet, objet de cette visite, est l’une de ces structures essentielles.
Ce dispositif stratégique permet de satisfaire au quotidien d’importants besoins agricoles notamment sur la Côte-au-Vent de la Basse-Terre et la Grande-Terre mais également l’alimentation en eau brute de six usines de production d’eau potable et la satisfaction de besoins industriels en Grande-Terre (industrie cannière, production d’électricité).
Guy Losbar :
Gaschet, zone protégée
La protection et la valorisation des espaces naturels est au cœur des compétences du Conseil départemental notamment à travers le schéma départemental des espaces naturels sensibles dont le site de Gaschet est une illustration. Il en reflète les principaux enjeux :
• Lutter contre les espèces exotiques envahissantes – principale cause d’érosion de la biodiversité
Avec le soutien financier de l’Office français de la biodiversité, 4,7 ha de jacinthe d’eau ont été extraites du plan d’eau pour un coût de 500 000€. Cette plante aquatique, identifiée au niveau mondial comme espèce exotique envahissante, modifie l’écosystème et engendre la perte d’1/10e de la capacité de rétention du plan d’eau par évapotranspiration.
• Mieux connaître et protéger la biodiversité – Création d’une réserve de chasse et suivi de « l’effet réserve »
Classé en ZNIEFF*, le site abrite une centaine d’oiseaux. Il a été classé en réserve de chasse sur 75 ha et a fait l’objet d’un suivi de « l’effet réserve » avec le soutien financier de l’OFB.
• Informer à travers des outils innovants notamment numériques – Rando Croquis et Karu Explo
Afin de partager la connaissance, sur le patrimoine naturel et culturel, avec le plus grand nombre, un observatoire ornithologique, un parcours de dessin- nature (Rando Croquis) et une chasse aux trésors numérique (application mobile Karu Explo) ont été installés avec le cofinancement de l’Europe.
• Soutenir le développement local notamment écotouristique et l’élevage
Karu Explo est également développé sur le site de Deville-Maisoncelle ainsi que Beauport afin de créer du lien entre les attraits écotouristiques du NGT. Le site est également inscrit dans la Boucle du Nord Grande-Terre. Par ailleurs, des conventions d’usage sont établies avec les éleveurs du pourtour du barrage – environ 300 têtes.