Dans un quotidien local publié le 20 décembre 2024, il est indiqué que « cette année, 50 ressortissants haïtiens ont été expulsés de Pointe-à-Pitre vers Port-au-Prince. » Le préfet de la région Guadeloupe, Xavier Lefort, a tenu à signaler le caractère parfaitement inexact de ces propos.
Il argumente : « En effet, en juillet 2023, des jugements de la cour nationale du droit d’asile (CNDA) ont pris en compte, pour la première fois, l’existence en Haïti, d’un conflit armé au sens de la protection subsidiaire. En octobre 2023, la cour européenne des droits de l’homme (CEDH) est venue conforter la position de la CNDA.
Sur cette base et compte tenu de la situation sécuritaire en Haïti, les juridictions judiciaires de Guadeloupe (le juge des libertés et de la détention et la cour d’appel de Basse-Terre) ont, depuis le début 2024, systématiquement invalidé les décisions de placement en centre de rétention administrative (CRA) des ressortissants haïtiens, y compris ceux qui avaient été interpellés après des troubles à l’ordre public.
Ces décisions de Justice ont naturellement été respectées et aucun éloignement d’un ressortissant haïtien, préalablement placé au CRA, n’a donc été réalisé depuis février 2024.
A signaler que depuis le 1er janvier 2024, 6 ressortissants haïtiens ont demandé à bénéficier à l’aide au retour volontaire, octroyée par l’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).
Par ailleurs, la fermeture de l’aéroport de Port-au-Prince survenue durant l’année 2024 aurait rendu impossible toute opération d’éloignement.
Pour rappel, en 2023, 28 ressortissants haïtiens, principalement des auteurs de trouble à l’ordre public ayant été interpellés ou des sortants de prison, ont fait l’objet d’un éloignement vers leur pays d’origine. Par ailleurs, 36 ressortissants haïtiens ont bénéficié de l’aide au retour volontaire la même année. »