Dans quelques heures — sauf urgence nationale — Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, sera en Guadeloupe. Région de France où l’insécurité — une agression à main armée par jour depuis le 1er janvier, un mort chaque semaine, tué par balle ou coup de couteau — est prégnante, il est ici interpelé par Victorin Lurel, sénateur socialiste.
« A quelques heures de l’arrivée dans notre archipel du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Monsieur Gérald Darmanin, je reste, comme nombre de Guadeloupéens, dans l’attente de mesures puissantes, structurelles et opérationnelles pour assurer la sécurité et l’ordre publics au péyi.
Face à la survenue quotidienne d’exactions, à la multiplication des crimes de sang, aux nombreux actes de délinquance et aux phénomènes de prostitution et de trafics de drogues, je considère que les opérations « place nette » doivent durablement s’accompagner d’une plus grande dotation de la douane, de la gendarmerie et de la police en moyens de contrôle, d’enquête et d’intervention.
C’est en ce sens que j’ai tenu à adresser à Monsieur Darmanin, le 26 mars dernier, un long courrier pour attirer son attention sur le dimensionnement des moyens matériels et humains consacrés par l’État à la lutte contre l’insécurité, la délinquance et les trafics en tous genres.
Par ce courrier, je propose ainsi :
- Le déploiement rapide des moyens annoncés dans la LOPMI ;
- La création de nouvelles unités de forces mobiles ;
- Le renforcement de 80 agents la Compagnie départementale d’intervention ;
- La création de contrats locaux de sécurité avec les collectivités locales ;
- L’amélioration de la coopération en matière judiciaire inter-îles par la nomination de magistrats et d’officiers de liaison et la réévaluation des conventions de réadmission ;
- Des actions en faveur du démantèlement des réseaux de drogue, d’armes ou de prostitution ;
- Le renforcement du renseignement territorial ;
- Le déploiement de moyens nautiques supplémentaires, de scanners à conteneurs dans les gares maritimes, de radars de surveillance, de scanners corporels, de drones de surveillance et le triplement des crédits du fonds interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation.
Je reste aux cotés des élus locaux et des services de l’État pour accompagner la lutte contre ces véritables gangs de la terreur qui endeuillent des familles, qui exploitent la détresse sociale d’une jeunesse en déshérence, qui terrorisent des quartiers entiers et qui déstructurent l’ensemble de la société guadeloupéenne. »
Le courrier à Gérald Darmanin :
