Guadeloupe. Vers une amplification du mouvement ?

Lundi 29 novembre, tandis que quatre syndicalistes du Collectif contre la vaccination et le passe sanitaire étaient reçus par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, à la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, entrevue qui a duré dix minutes, un autre collectif se réunissait pour décider d’une action. Quelle action ? Bloquer la Guadeloupe avec de gros engins ? Le Collectif des socio-professionnels, mené par Jean-Yves Ramassamy et José Gaddarkhan, a les moyens de le faire.

A la sous-préfecture, que s’est-il passé ? Quatre syndicalistes, dont Elie Domota, Maïté Hubert-M’Toumo (UGTG), Max Evariste (FO), Jean-Marie Nomertin (CGTG), ont été reçus par le ministre. Sans s’asseoir, ils ont écouté Sébastien Lecornu demander qu’ils condamnent les actes de violence contre les forces de l’ordre, ce qu’ils ont refusé de faire. Ils ont alors remis la plateforme de revendications envoyée aux autorités de l’Etat, aux élus, au patronat, le 2 septembre 2021. Avant de quitter la sous-préfecture. 

Ils se sont entendus sur la méthode. Quatre syndicalistes ont remis la plateforme de revendications au ministre avant de quitter la place. Vidéo Karib’Info

Tandis que le ministre des Outre-mer reste sur ses positions* – condamnation des violences faites aux forces de l’ordre et maintien des effets de la loi du 5 août sur la vaccination obligatoire des soignants et sapeurs-pompiers et passe sanitaire —, il a fait savoir par communiqué de presse que la plupart des revendications de la plateforme du collectif concernent les collectivités.

Il allait rencontrer les élus ce même lundi à 14 h 30, toujours en sous-préfecture —et en visioconférence pour ceux qui sont empêchés par les barrages. Mais, peu après le rendez-vous avorté avec les syndicalistes, les élus ont dit qu’ils ne se rendraient pas à la sous-préfecture pour ce rendez-vous…

Un barrage spectaculaire, monté dans la nuit à Colin Petit-Bourg. @RS

Barrages, semble-t-il, qui se réinstallent petit à petit, au fil de la journée, sur les routes de l’archipel. Ceux de Sainte-Marie, Four à Chaux, la Kassaverie à Capesterre Belle-Eau, ceux de la Boucan (pont et section) n’ont jamais été enlevés par les forces de l’ordre. D’autres sont venus compléter le dispositif de blocage : à Colin Petit-Bourg, à Morne-à-l’Eau, etc. 

Revenons sur la réunion du Collectif des socioprofessionnels, ce matin, à Jarry. Avant que Jean-Yves Ramassamy aille sonder le peuple. 

Deux vidéos tournent en boucle sur les réseaux sociaux.

Réunis, ils semblent décidés à se mobiliser… @RS

La première, c’est la déclaration de Jean-Yves Ramassamy : « Nous serons obligés de nous mobiliser et de mener une action commune avec l’ensemble des organisations qui sont actuellement est en train de demander la même chose que nous (à savoir l’abrogation de la loi du 5 aout 2021 qui impacte certaines activités). Il faut une négociation immédiate, dans les 24 heures, avec les services de l’État et les élus guadeloupéens. »

Que veulent-ils ? Parler du prix des carburants, fixé par les services de l’Etat mais dont les taxes bénéficient majoritairement aux collectivités qui, sans celles-ci, ne pourraient mener certaines politiques investissements. Il s’agit d’un plus large débat que celui qui est évoqué.

La seconde, c’est une discussion sur le terrain, discussion privée… Donc, pas de vidéo sur ce site. 

Il en ressort qu’un citoyen demande qu’une action de blocage de la zone industrielle et commerciale de la Pointe Jarry soit entreprise, ainsi qu’un blocage des deux centres grands commerciaux du centre de la Guadeloupe.

A suivre…

*Quand le ministre, s’adressant à la presse, dimanche soir, dressait sa feuille de route pour les négociations :

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