Guadeloupe. Une convention cadre signée entre le Département et l’Inrap pour aider à mieux connaître l’histoire de l’archipel

Le président du Conseil départemental, Guy Losbar, et le président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), Dominique Garcia, ont signé, mardi 28 mai, à la résidence départementale du Gosier, une convention-cadre de partenariat scientifique et de valorisation entre les deux institutions.

Comme l’a expliqué Guy Losbar, cette collaboration entre le Département et l’Inrap servira à amplifier les travaux archéologiques sur l’archipel. Elle se concrétisera par plusieurs canaux : mutualisation de moyens, des compétences, diffusion des savoirs ou encore sensibilisation citoyenne. Car, le Département est compétent dans les domaines de la culture, du patrimoine, protège les éléments des cultures passées, administre des sites mémoriaux, qu’ils soient amérindiens ou de la période esclavagiste.

Guy Losbar :

La signature de cette convention-cadre a été précédée d’une rencontre entre les différents acteurs de cette discipline. Il s’agissait d’architectes, de promoteurs immobiliers, d’aménageurs, de responsables de services techniques de collectivités.

Les objectifs de cette rencontre étaient les suivants :

  • créer des échanges sur l’archéologie préventive (sa législation, sa règlementation, son actualité scientifique et culturelle) ;
  • faire le point sur l’actualité archéologique en Guadeloupe, et plus largement aux Antilles,
  • faire connaître les processus de l’archéologie préventive aux niveaux des aménageurs du territoire,
  • faire connaître les missions de l’Inrap et les métiers autour de l’archéologie.

L’Inrap, tout comme la Deal, sont souvent cités comme embarrassant les politiques d’aménagement des collectivités.

Dominique Garcia, président de l’Inrap, archéologue et historien de renom, s’inscrit en faux : « Pas de tout pour ce qui concerne l’Inrap. Si la DEAL a un rôle de protection des environnements, entre autres, les archéologues de l’Inrap ont pour mission d’étudier le terrain avant toute construction, privée ou publique, à partir du moment où il y a de bonnes raisons de penser qu’ici, sur ce terrain, il peut y avoir des éléments de civilisations passées. Nous agissons avant qu’il soit trop tard pour explorer ce qu’ont laissé nos ancêtres en occupant ce terrain. Généralement, nous intervenons avant l’ouverture officielle du chantier de construction. En deux ou trois mois, nous avons fait le tour de la question et nous pouvons rendre le terrain à celui qui veut l’aménager. »

L’équipe des archéologues de l’Inrap aux Antilles et en Guyane française appartiennent à un service plus vaste, dirigé par Corine Dampierre, archéologue, qui comprend la Nouvelle Aquitaine et les Antilles-Guyane. « Nous sommes une vingtaine de spécialistes qui travaillons sur quinze à vingt chantiers chaque année en Guadeloupe et Martinique. Un peu moins en Guyane où il y a moins de travaux d’aménagement en ce moment. Nous avons aussi des chantiers à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. »

La procédure est très encadrée. Les archéologues de l’Inrap, contrairement aux archéologues des services régionaux d’archéologie, travaillent dans l’urgence : il leur faut sauver un patrimoine qui risque d’être perdu par l’édification d’un bâtiment. Ils ont un délai pour faire leur travail de recherche, de cartographie, de mise en perspective du chantier par des plans, des photos, des vidéos, la récolte d’objets. Toutes les techniques les plus modernes leur permettent de travailler vite en bien. « On voit souvent l’archéologue avec un petit pinceau… Nous utilisons aussi des pelleteuses… », lance Dominique Garcia.

« Quand il y a une demande de permis de construire sur un terrain pour lequel il y a une présomption d’intérêt archéologique, nous faisons un sondage, un trou, pour voir ce qu’il y a dans ce terrain, si les résultats de ce sondage révèlent un intérêt scientifique ou patrimonial. Une fois nos travaux terminés, la préfecture libère le terrain de la contrainte archéologique et il peut être bâti », explique Dominique Garcia.

Dominique Garcia :

Le fouilles archéologiques menées à titre préventif aux Antilles et en Guyane françaises ont un intérêt d’autant plus important pour comprendre toutes les époques de l’habitat de ces îles qu’il n’existe pas de services équivalents dans les îles de la Caraïbe. L’éclairage que donnent ces chantiers a un retentissement universel puisqu’il contribue à mieux comprendre l’histoire de la Caraïbe.

Que deviennent les objets récupérés ? « Une fois répertoriés, ils restent en Guadeloupe », affirme Corinne Dampierre. « Ils constituent le fonds archéologique. Nous avons des milliers d’objets, ici, dans les Îles du Nord… »

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