Guadeloupe. Une campagne cannière bien décevante

Au 1er août, l’usine de Gardel a broyé 350 000 tonnes de cannes pour un rendement de 28 500 tonnes de sucre. Soit une richesse d’environ 7,8%, ce qui est faible, ce qui dénote une pureté de canne tout autant faible (beaucoup d’impuretés et une sècheresse qui a influé sur le rendement, d’autant que la campagne a démarré avec retard).

D’ici au 14 août, date de fin de la campagne à Gardel, environ 50 000 tonnes de cannes supplémentaires devraient être broyées, soit un rendement global de 33 000 tonnes de sucre (fourchette haute) pour cette saison 2023.

A Marie-Galante, la campagne s’est arrêtée en début de mois de juillet, avec le broyage de 53 000 tonnes de cannes (l’usine a bien tenu, sans grosses pannes), pour une richesse saccharine de 9, soit une production de moins de 5 000 tonnes de sucre. Moins que les prévisions de début de campagne (57 000 tonnes de cannes) mais une production suffisante pour rappeler que l’usine de Grande Anse est nécessaire.

D’ailleurs, l’Etat et les collectivités sont appelées à mettre 30 millions d’euros pour rénover l’usine de marie-Galante et soutenir les planteurs (environ 1 700) dans leurs actions de rénovation de leurs surfaces plantées (replantage). Le Département, pour sa part, va mettre en location à de jeunes agriculteurs 100 hectares de terres lui appartenant sur la Grande galette, refaire des chemins ruraux, etc.

Ce sucre doit être pour partie transporté vers l’Europe, à partir du Port de Folle-Anse, à Marie-Galante, ce mercredi, par le navire vraquier Juno.

Le sucre de Gardel sera pour partie ensaché pour le marché local (8 000 tonnes) et sinon vendu sur le marché international avec emport à partir du terminal de Jarry.

Pour rappel, la canne représente la culture de 12 400 hectares de terres, soit 39% de la surface agricole utile (SAU) de la Guadeloupe. Elle fait vivre environ 10 000 familles en  emplois directs.

Subventionnée à 40% par l’Etat et l’union européenne, cette filière récupère chaque année environ 55 millions d’euros d’aides diverses, dont 27 millions pour les planteurs, 28 millions pour les industriels.

L’avenir pourrait être aux sucres spéciaux — actuellement le sucre de canne est acheté à vil prix (400 euros la tonne) puis « blanchi » en Europe et revendu comme sucre blanc — qui se vendent sur le marché international à 700 ou 800 euros la tonne.

Autres pistes, celle de sucres « bio » ou une appellation d’origine pour du sucre de canne prisé par les maisons de luxe.

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