Guadeloupe. Une bonne saison de croisière et de belles perspectives pour la prochaine

La reprise de la croisière est effective. En attestent les bons chiffres de 2022-2023 commentés lors d’une conférence de presse par Jean-Pierre Chalus, président du directoire du Grand Port Maritime de la Guadeloupe (GPMG), Naomi Pétrine, directrice générale du Comité du Tourisme des Îles de la Guadeloupe (CTIG), Jérôme Siobud, directeur d’exploitation de l’aéroport international Pôle Caraïbes.

De 2020 avec l’interruption brutale de la saison de croisière en mars, au moment du début de la pandémie mondiale à la Covid-19 et le confinement national et mondial décidé par les gouvernement de la plupart de pays, à la fin de 2022 et la reprise des croisières, les échanges se sont poursuivis avec les compagnies de croisière dans la perspective d’une reprise des rotations.

Il n’était pas question pour la Guadeloupe de ne pas revenir rapidement à une activité de croisière normale alors que, durant une grande partie des deux années blanches, les autres pays de la Caraïbe, prenant sur eux de satisfaire le tourisme au détriment de la santé publique, avaient continué de recevoir des paquebots et de tenter de tailler des croupières aux escales françaises de la zone.

Une bonne saison pour la reprise

Jean-Pierre Chalus, président du directoire du GPMG :

En 2022, la saison de reprise s’est bien déroulée qui s’est achevée en avril. Le marché mondial, qui affichait 30 millions de passagers, dont 12 millions dans la Caraïbe, en 2019 est « bien » selon les observateurs. La Caraïbe a accueilli 9 millions de touristes de croisières entre décembre 2022 et avril 2023.

La Guadeloupe a refermé sa saison des croisières le 18 avril 2023. A cette date, il y avait eu 223 escales, 104 à Pointe-à-Pitre et Basse-Terre (9), 119 mouillages (à Deshaies, aux Saintes, à Marie-Galante et Terre-de-Haut) et 300 000 passagers dont 260 000 au GMPG. Quatre escales sur cinq étaient des escales de transit.

Si les escales sont essentiellement des escales de gros paquebots, appartenant à des compagnies européennes, Basse-Terre semble s’être fait une spécialité des paquebots plus petits, plus luxueux, un segment intéressant.

Il est question d’attirer de nouveau des compagnies américaines mais la réglementation est devenue plus stricte : seuls les passagers ayant un passeport peuvent descendre en Guadeloupe. En Martinique, les autorités ont obtenu une dérogation afin de ne pas perdre cette clientèle, avec des autorisations de séjour d’une journée, le temps de l’escale.

Soucieux d’offrir le meilleur aux escale, Jean-Pierre Chalus et ses équipes portuaires ont fait des investissements sur les hangars 4 et 6 qui accueillent les passagers pour les formalités d’embarquement.

En 2023-2024, 248 escales prévues

Quelles sont les perspectives pour la prochaine saison ? « Ce sera, a dit M. Chalus, une saison plus quantitative, avec 248 escales prévues à ce jour, dont 126 à Pointe-à-Pitre. Le premier navire en escale sera MSC Explora le 24 décembre 2023. »

Pour l’avenir, il faudra faire avec l’application norme environnementale et le paiement d’une taxe carbone pour les navires hors zone communauté.

Jérôme Siobud, directeur d’exploitation de l’aéroport international, a rappelé l’importance du partenariat déjà ancien qui unit aéroport et port, notamment pour la croisière basée. En effet, les passagers arrivent à l’aéroport par des avions de ligne ou des charters, sont pris en charge et conduits au port. Ils embarquent. A leur retour de croisière, il font le chemin en sens inverse, à moins qu’ils restent quelques jours de plus en Guadeloupe.

Le processus a été encore amélioré : le passager récupère son bagage qui est déposé directement dans sa cabine.

Cette année 31 200 passagers (-25%) sont passés par l’aéroport pour s’embarquer.

« Il faut, a dit M. Siobud, offrir une possibilité accrue de transport pour accueillir plus de passagers. La croisière basée est une opportunité pour la plateforme : l’Italie et Allemagne sont encore sous-représentés. Ce sont des marchés à aller conquérir. Tout comme les Sud-américains. Pour ceux-ci, des compagnies aériennes ont été contactées. »

Jérôme Siobud, directeur d’exploitation de l’aéroport international :

« La croisière est une industrie qui pèse. »

Naomi Pétrine, directrice générale du CTIG, a rappelé les deux missions du CTIG : promouvoir la destination et fédérer l’accueil.

« La croisière est une industrie qui pèse. La Guadeloupe est la première destination croisière dans la Caraïbe. Les compagnies maritimes ont des navires plus grands plus rentables, certaines, comme celles qui viennent en escale à Basse-Terre, jouent la carte du luxe. il faut nous aussi être prêts à tous les niveaux pour recevoir cette clientèle là. »

Laurence Corenthin, responsable croisière au CTIG, a rappelé les atouts de l’escale, avec l’attractivité des infrastructures particulièrement adaptées et efficientes, la diversité des offres de visites et des excursions dans l’archipel le temps de l’escale, les animations dans la ville. La Guadeloupe est au cœur du marché caribéen. C’est un marché qui poursuit son développement. 55% des réservations se font entre deux et six mois avant la croisière. Les passagers solitaire sont de plus en plus nombreux, les jeunes aussi, tout comme les passagers à mobilité réduite qui sont 80% à aimer la croisière comme mode de tourisme. . Des passagers qui disent qu’ils reviendront. Le taux de remplissage des bateaux, cette saison, est de 70% ce qui est plus qu’honorable.

Qu’est-ce qui les intéresse ces croisiéristes qui viennent en Guadeloupe ? Un sondage a permis de le déterminer :
. Les plages
. La culture locale
. La biodiversité
. L’artisanat
. Et la possibilité de voit où est tournée la série britannique Death in Paradis !

Le plus petit panier de la Caraïbe

Malheureusement, les croisiéristes qui descendent à terre ne dépensent que 80 euros, ce qui est le plus petit panier de la Caraïbe. Les marins dépensent pour leur part 30 euros, essentiellement dans des pharmacies. Sans crier « radins ! » Il faut se poser la question de savoir pourquoi les croisiéristes dépensent si peu en Guadeloupe. Rien à acheter ? Produits trop chers ? Magasins fermés au moment des escales ? Ça fait des années que le constat est fait sans que rien ne change…

Naomi Pétrine, directrice générale du CTIG :

Les excursions les plus prisées par ces passagers sont :
. La Cascade aux écrevisses
. Le Jardin botanique
. Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Port-Louis
. La Pointe des châteaux etc

Quelles perspectives doivent être encouragées ? Que ces passagers viennent ou repartent de Guadeloupe deux ou trois jours en dehors du temps de l’escale.

Les professionnels du tourisme veulent être soutenus financièrement dans une période qui est encore difficile pour eux. @AJV

La perspective pour la prochaine saison est de 24 compagnies maritimes dont les bateaux seront en escale.

Quels navires nouveaux sont attendus ?
. Explora 1 à Deshaies qui proposent 400 suites et emporte 1 400 passagers
. Emerald Azura, qui débarquera 100 passagers à Terre-de-Haut
. Brilliant Lady, qui viendra avec 2 770 passagers à Pointe-à-Pitre.

Invités à prendre la parole, des tour opérateurs locaux ont expliqué leurs difficultés à trouver des guides puisque c’est une activité saisonnière qui n’attire pas les jeunes. Ils demandent des efforts financiers de la Région et de l’Etat pour leurs activités. Certaines compagnies maritimes militent pour venir aussi en juillet-août, moment des grandes vacances en Europe.

André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com

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