Plusieurs centaines d’albums encore sous cellophane ont été mis à la benne par le Palais des sports du Gosier. La structure qui a accueilli de prestigieux artistes ces dernières années fait le ménage avec bien peu d’égard envers eux. Indigné, le syndicat UniArt dénonce « un scandale ».
Conscients de la valeur de leur culture musicale, les Guadeloupéens, eux, ne s’y sont pas trompés ! Le chassé-croisé de véhicules aux abords du Palais des sports du Gosier, ce mercredi 26 janvier, au matin, a prouvé qu’ils ont su profiter de cette aubaine.

Dans les bennes du Palais des sports du Gosier, il y avait un sympathique panel musical : Malavoi, Kassav, K’Koustik, Lynnsha, Frédéric Losio, Nayo Concept, Krey… Des CDs, bien souvent introuvables sur le marché et qui deviennent, de fait, des pièces de collection.

Ceux qui avaient fait le plein de musique, ont pu s’approvisionner en équipements de sport (boxe, taekwondo…) prêts à être jetés.
« Notre mémoire musicale jetée en pâture. »
Un grand nettoyage qui fait réagir UniArt-Sendika Awtis Gwadloup. Le syndicat des artistes de Guadeloupe, a découvert « avec effroi » la vidéo circulant sur les réseaux sociaux, le 25 janvier au soir, annonçant, la « mise à disposition » des albums dans les bennes du Palais des sports du Gosier.

« Nous condamnons à l’unisson de tels actes de mépris, de violence à l’encontre de la création artistique et plus singulièrement, l’affront fait aux artistes. Comment jeter en pâture, notre travail, notre patrimoine, notre mémoire et notre richesse culturelle ? Après 24 mois dans la tourmente, c’est un coup d’épée sanglant, témoignant de l’indifférence où l’oppression est grandissante. Combien de temps encore nos artistes devront-ils endurer cette humiliation », s’interroge le syndicat UniArt dans un communiqué.
Cécilia Larney