Guadeloupe. Un contrat péyi signé à Saint-François

Ils ont signé le contrat péyi.

C’est le septième contrat péyi signé par le président du Conseil départemental Guy Losbar. Cette fois-ci, Saint-François bénéficie de toute l’attention du Département pour ses projets de développement. Bernard Pancrel, maire de cette commune balnéaire, était ravi !

Accueil en mairie, mercredi matin. Bernard Pancrel, Guy Losbar, Jean-Luc Périan et Sabrina Robin, conseillers départementaux du canton, Louis Galantine, président de la Commission des travaux du Conseil départemental pour la Grande-Terre, se retrouvent devant la mairie.

Pour Guy Losbar, c’est le septième rendez-vous avec un maire pour établir un document fondateur, le contrat péyi qui assure, pour le temps de la mandature, que le Département appliquera ses politiques publiques en matière de santé, de solidarité, mais aussi de développement et de remise en état d’infrastructures patrimoniales avec diligence.

Guy Losbar, président du Conseil départemental :

Ce contrat péyi viendra, de même, soutenir financièrement ou avec de l’ingénierie (de l’humain) des projets propres à la commune, projets discutés au préalable avec l’état-major du président Losbar.

« C’est le Père Noël qui vient dans ma commune ! », s’écrie aimablement Bernard Pancrel. Il est vrai que sa commune, terriblement endettée par une précédente équipe qui a eu des problèmes de gestion liés à des problèmes humains indubitables, a bien besoin du secours de l’Etat et des collectivités « majeures ».

Si la mise en place d’un Corom avec l’Etat ne devrait pas tarder, le contrat péyi porté par Guy Losbar est immédiat, financé sur le budget de 2023 pour les premiers projets.

De plus, le président du Conseil départemental est plus connu pour poser les questions « Les travaux commencent quand ? On inaugure quand ? » que « On a signé, c’est comme si c’était fait… » D’ailleurs, à chaque signature il a bien prévenu qu’il viendrait dans le courant de l’année pour faire un point.

Qu’y a-t-il dans ce contrat péyi ?

Bernard Pancrel, avant de donner les quatre axes de ses demandes de soutiens, a rappelé que Saint-François est une commune qui a du potentiel mais qui a aussi besoin du soutien des collectivités pour accompagner son développement.

Bernard Pancrel, maire de Saint-François :

Quatre axes, donc :
. Améliorer la mobilité (ce qui veut dire des travaux de voirie mais aussi un port efficient, car c’est aussi cela la mobilité quand on sait que le point de départ vers la Désirade ou le point d’entrée des Désiradiens vers la Guadeloupe… c’est Saint-François) ;
. Favoriser le développement économique et touristique (pour cela il faut valoriser le patrimoine et les sites) ;
. Structurer et mettre en œuvre de développement social, l’insertion ;

. Réhabiliter le stade François-Xavier Durimel et les terrains de sport des sections.

Guy Losbar, invité à prendre la parole, a souligné que la dynamique d’élaboration des contrats péyi a été exposée dans son discours de politique générale, dès son élection.
Il s’agit de solidarité humaine, mais aussi de solidarité avec les territoires ; il s’agit d’harmoniser des politiques publiques.

Le principe du contrat péyi, c’est que l’administration communale fait remonter vers le Département ses priorités que les services départementaux — au plus haut niveau — analysent et discutent avec l’équipe municipale. « On voit ce qu’on peut faire et on le budgétise. Et puis, l’autre volet, c’est l’ensemble des actions du Département liées à ses compétences », précise Guy Losbar.

Comme dans les autres communes, le président du Conseil départemental précise qu’il y a des engagements forts dès l’exercice budgétaire 2023.

6 millions pour la route
de la Pointe des Châteaux

La Pointe des Châteaux, atout touristique indéniable.

Ainsi, et l’annonce a fait du bruit, il y aura des grands travaux sur la route de la Pointe des Châteaux.

Ce haut-lieu touristique, incontournable, vitrine naturelle des paysages de la Guadeloupe, aura une nouvelle route. Les travaux, d’un montant de 6 millions d’euros, vont commencer prochainement.

« Saint-François et la Pointe des Châteaux, précise Guy Losbar, occupent une grande place dans la stratégie touristique et le développement économique. »

Le président du Conseil départemental poursuit : « Concernant l’insertion, qui est une priorité de mon mandat, le surcoût est de 80 millions d’euros. Mais, j’ai fait le choix, avec l’unanimité des élus, de continuer à gérer l’insertion. Il y a 42 000 bénéficiaires du RSA (Revenue de solidarité active). Nous voulons révolutionner les actions et multiplier les chantiers d’insertion. Dans ce domaine, il faut être résolument créatifs, audacieux. »

Audacieux… et déterminé. Pour 2023, le budget de l’insertion a été doublé : 20 millions d’euros !

Autre volonté de Guy Losbar, mettre en avant la culture. « Il nous faut être présents dans les manifestations, mettre en avant les auteurs de chez nous. Il faut valoriser les sites patrimoniaux du Département… »

« Il faut que les acteurs culturels
soient plus audacieux ! »

Là encore, le message est clair : « Il faut que les acteurs culturels soient plus audacieux ! »

Des routes rénovées, des carrefours sécurisés, le centre-bourg revu pour éviter els encombrements, des bassins pédagogiques d’aquaponie dans des écoles (pour inciter les enfants à penser autosuffisance alimentaire dès leur plus jeune âge), la mise à niveau du port multimodal (pêche-transport de passagers), la mise à niveau de la gare maritime (qui a bien besoin d’un ravalement, de même que les quais ; tout ceci doit être mis aux normes ), la rénovation des foyers sociaux éducatifs (il y en a sept et le plus récent à Desvarieux est sur des sols instables…)…

La municipalité de Saint-François demande aussi des parcours emploi compétence (PEC).

Qu’est-ce que c’est ? Les parcours emploi compétences sont des contrats de droit privé, à durée déterminée (CDD) ou indéterminée (CDI). Leur durée minimale est de 6 mois (ou 3 mois pour les personnes ayant fait l’objet d’une condamnation et bénéficiant d’un aménagement de peine). A Saint-François, il en faudrait 30.

Vient le volet sportif de la discussion. Le stade François-Xavier Durimel, à l’entrée de la ville, a été construit, terrai, tribunes, vestiaires, etc…. en 1962, avec quelques aménagements, dont un mur d’enceinte. Mur qui s’est effondré en partie, qui a été rénové, en même temps que le reste des installations en 1990. Depuis, on bricole, et le mur devrait être sécurisé sur… 35 mètres linéaires (le truc fait 216 mètres de long, deux mètres de haut).

Pour moins de 50 000 euros, le mur devrait retrouver sa fonction.

D’ailleurs, au gré des souhaits de cette municipalité, les sommes engagées sont peu élevées (à part le port et les foyers, 1,6 million d’euros pour chaque opération).

Guy Losbar conclut avant de signer avec Bernard Pancrel le contrat péyi : « Il s’agit d’engagement fermes et clairs du Département ! »

Un contrat péyi bien bordé et précis

En fait, bien bordé par son cabinet, le contrat péyi est précis. Tout le monde sait où il va.

S’il a dit OK à tout, Guy Losbar n’est pas pour autant endormi par les discours enthousiastes de ses interlocuteurs.

Visitant la gare maritime, on lui désigne des bollards (solides systèmes — souvent en bronze on les appelle aussi… bittes d’amarrage, bittes, avec deux t — autour desquels on passe le cordage qui sert à rattacher le bateau au quai). Ceux-ci ont leur base pourrie.

Guy Losbar pose la question qui tue : « Attendez, vous avez demandé telle somme (il donne la somme au centime près), ce n’est quand même pas pour changer deux ou trois trucs ? »

Empressée l’équipe municipale lui désigne les douze bollards, les quais dont le béton part en plaques, la gare maritime dont les supports (pourtant apparemment en acier inoxydable !) sont rouillés, etc. On entend quelqu’un murmurer : « Ça a été construit n’importe comment… »

Plus tard, la visite se poursuit sur le port, plein de sargasses, joli port d’ailleurs, avec une halle aux poissons bien équipée. Un peu petite, ce qui fait qu’il y a des vendeurs de poissons et des écailleurs qui ont conservé leurs stands nomades au bord de quai…

Plus tard encore, visite du stade, d’un ancien hôtel transformé en EHPAD…

Le prochain contrat péyi devrait être signé la semaine prochaine, aux Saintes.

André-Jean VIDAL

Aj.vidal@karibinfo.com

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