Guadeloupe. Un comité Théodule donne des leçons de gestion de l’eau

« Clarifier le positionnement de l’État : son rôle et sa responsabilité sont d’accompagner stratégiquement, techniquement et financièrement le syndicat et la gestion de l’eau, sans que son accompagnement se traduise par une tutelle. »

C’est l’une des conclusions du CODEV, Conseil de développement de Cap Excellence présidé par Marlène Mélisse. Le CODEV donne son avis sur la gestion de l’eau en Guadeloupe.

Le CODEV de Cap Excellence, réuni en assemblée plénière, le 4 Avril 2025, a pris connaissance du rapport de la Cour des comptes du 12 mars 2025, sur la gestion de l’Eau, dans les Outre-mer, a discuté des graves dysfonctionnements du service public de l’eau en Guadeloupe et des moyens d’en sortir.

Le CODEV relève entre autres :

  • Que les dysfonctionnements sont la conséquence de réseaux, laissés délabrés et poreux par le départ de la Générale des Eaux entraînant des pertes d’eau de l’ordre 60% ;
  • Que les investissements à réaliser sur les réseaux d’eau potable et usée ne peuvent être assumés que par l’État en raison de leur volume ;
  • Dans ce contexte et considérant les coûts et les conséquences graves, économiques, sociales, environnementales des dysfonctionnements, de plus en plus mal supportés par les acteurs et les habitants;
  • Que la création, par la loi, du Syndicat Unique de l’Eau emportant dessaisissement des élus, donnant la main au préfet et entrainant la dissolution des régies, s’était imposée comme la condition et le moyen d’obtenir les financements de l’État (plan Eau DOM), pour réaliser les investissements qui devaient permettre le retour, durable, dans les robinets d’une eau de qualité, accessible à tous ;
  • Que les conditions de création et de montage, précipitées, du Syndicat Unique de l’Eau, sans formalisation des engagements financiers de l’État, sans budget d’investissement à la hauteur des enjeux, sans recettes suffisantes, avec des charges de personnel dépassant 40 % de son budget, ont mis le SMGEAG dans l’incapacité d’assumer sa mission.

Le CODEV préconise de :

  • Clarifier le positionnement de l’État : son rôle et sa responsabilité sont d’accompagner stratégiquement, techniquement et financièrement le syndicat et la gestion de l’eau, sans que son accompagnement se traduise par une tutelle ;
  • Mettre en place un partenariat innovant et exigeant avec l’État ;
  • Redimensionner financièrement le plan Eau-DOM et mettre en place une ingénierie financière en rapport avec les objectifs, permettant de réaliser les travaux, de sécuriser la qualité de l’eau et de rendre effectif l’accès à une eau courante et de qualité à un prix accessible à tous ;
  • Compenser les surcoûts liés aux contraintes de matériaux et de climat pour rendre les tarifs abordables (PE-DOM) ;
  • Remettre les EPCI au cœur de la gouvernance et associer les citoyens ;
  • Restructurer le syndicat, alléger ses charges de fonctionnement et de personnel, et mettre en place une organisation innovante lui permettant, en fonction des situations et des territoires, d’agir en régie intégrée ou en autorité organisatrice;
  • Mobiliser l’ingénierie locale pour inscrire l’expertise dans la durée ;
  • Une initiative forte et ferme des élus pour que l’État apporte une réponse diligente et sérieuse à cette urgence qui alimente des tensions et même des violences, dans les quartiers et les familles.

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