La Région a orienté son budget 2023 qui se voudra protecteur, offensif tout en restant réaliste et ambitieux pour agir au plus près des Guadeloupéens, soutenir l’activité économique et l’emploi, tout en continuant d’investir pour accélérer la mutation de l’économie et les transitions énergétique, numérique, écologique mais surtout solidaire.
Voici ce qu’il faudra retenir de ce budget 2023, qui va injecter 556 millions dans l’économie locale. Budget que le président Ary Chalus et son équipe ont voulu réaliste, certes, mais aussi résilient et, partant, ambitieux. Il s’agit à la fois de faire face aux aléas liés à une conjoncture difficile depuis la crise sanitaire, puis la crise en Ukraine aux répercutions internationales évidentes. C’est ce qui a été dit lors de la plénière régionale du mardi 28 mars.
Réaliste mais résilient. Pourquoi ? Parce que la Guadeloupe tient le choc, avec des signes nets de reprise, une remontée du fond du trou — non seulement il y a eu la crise sanitaire, l’Ukraine, mais aussi Fiona… — qui se fait, aussi grâce à l’implication sans faille de la Région.
Dans son discours, Ary Chalus a rappelé sa philosophie, axée sur une guadeloupéanité qui ne connaît pas de partis, ni de ressentiments.
« « Nou tout nou sé dé ti-gwadloupéyen ». Nous devons conserver cette unité, cette concorde, ce « ciment social » qui renforce les fondations de notre maison commune et sans lequel nous ne pouvons pas grandir », a-t-il dit dans un discours offensif.
Le discours ? Le rappel d’une philosophie qui anime le président Chalus : l’unité dans l’action.
Et de rappeler le travail effectué en 2022 et la semaine passée encore, cette fois-ci à Marie-Galante qui bénéficie de toute l’attention de la Région. Notamment au travers d’un investissement important pour maintenir la filière canne-sucre.
Au menu de cette plénière régionale, les grandes orientations budgétaires. Mais pas que cela.
Sur quels principes repose le budget 2023 ?
Cinq piliers, parfaitement définis :
. maintenir la reprise de l’activité économique, en poursuivant les actions aux côtés des acteurs économiques et en consolidant la structuration financière des PME
. miser sur la formation, l’emploi et le développement humain
. s’inscrire dans une trajectoire vertueuse : autonomie énergétique ; souveraineté alimentaire ; Zéro déchet ; déploiement du très haut-débit ; mobilité alternative
. être stratège en matière d’aménagement du territoire
. maintenir l’efficacité de ses actions et continuer à répondre à l’attente des Guadeloupéens en étant agile et innovant.
Au-delà des slogans — mais il en faut pour animer une politique publique — il y a le fond.
Les grandes lignes de ce budget 2023 sont le maintien de la reprise de l’activité économique, notamment par un soutien des PME, c’est aussi soutenir la recherche, les transferts technologiques, accompagner l’innovation et ses acteurs, intensifier l’export en profitant de la participation à des événements extérieurs pour les mettre en avant — une agence régionale de développement économique devrait fédérer toutes des intentions.
C’est aussi miser sur les atouts naturels de l’archipel : mettre en place un schéma régional de développement du tourisme et des loisirs, recenser l’offre touristique du territoire pour en faire un outil de développement de l’action régionale en la matière.
Autre atout : la mer. La croissance bleue est chère au cœur d’Ary Chalus.
Que veut-il ? Un accompagnement durable des filières maritimes avec des dispositifs encourageant les pratiques décarbonées, le « verdissement » des équipements portuaires, qui est l’un des principes de l’économie bleue, une meilleure gestion reposant sur de la planification…
Mais encore ? L’économie verte. Les exemples sont nombreux de ce souhait d’encourager cette filière : Maropa, Agreen Start Up, Eco-ferme 3.0, le Marché Virtuel Régional.
L’énergie, l’eau, les routes, le transport, la Guadeloupe 100% numérique, autant de chantiers où la région a un leadership incontestable.
Enfin, les missions de la Région seront renforcées pour la formation, l’emploi, le développement humain, le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’investissement dans la réussite scolaire. Mais aussi investir dans les industries culturelles et créatives, équiper l’archipel d’infrastructures sportives — c’est déjà bien avancé.
N’oublions pas que la Région Guadeloupe est l’autorité de gestion des fonds européens. Elle assure, à ce titre, la mise en œuvre des programmes, jusqu’en 2027.
Et puis, il y a l’environnement politique régional. Grande région que la Caraïbe, avec une trentaine de pays, souvent anglophones, et la Guadeloupe, qui veut s’y faire une place. Et pas la dernière, l’ambition est forte.
En 2023, la Région Guadeloupe va nouer un partenariat avec le groupement d’intérêt public, France Volontaires, opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, dont la mission est de promouvoir et de guider les jeunes dans leur mobilité internationale, dans le cadre du volontariat, dans les pays bénéficiant de l’aide publique française à l’international, annonce-t-on. Un beau partenariat.
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com
Et aussi…
La plénière a abordé d’autres thèmes :
. Le rapport annuel de développement durable 2022 : la Région travaille pour éviter le pire : lutte contre le changement climatique, modes de production et de consommation responsables, préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, l’épanouissement de l’être humain, la solidarité, la cohésion sociale entre territoires et générations.
. Le rapport d’observation de la CRC sur les exercices 2020 et suivants de la délégation de service public entre la Région Guadeloupe et la société Global Caribbean Network.
. L’augmentation de capital de la SPL Cœur d’Energie…