Elie Domota, interpellé jeudi 30 décembre au rond-point Mandela, à Petit-Pérou Les Abymes, au cours d’une manifestation, est ressorti libre du commissariat de police de Pointe-à-Pitre, peu après 18 h 30.
Placé en garde à vue pour « violences en réunion contre personne dépositaire de l’autorité publique… », il avait été rejoint au commissariat par un collectif d’avocats.
Il a été auditionné assisté de Me Sarah Aristide, Me Evita Chevry et Me
Patrice Tacita après avoir refusé un prélèvement. Deux chefs d’inculpation ont été retenus contre le porte-parole du LKP et ex-secrétaire général de l’UGTG : violences en réunion contre personne dépositaire de l’autorité publique et refus de
prélèvement.
« On ne reculera pas : tout cela nous renforce ! », a déclaré Elie
Domota à la sortie du commissariat.
« Elie Domota a été arrêté au cours d’une manifestation
populaire, a rappelé Me Tacita. Nous considérons qu’il n’a pas été
choisi par hasard. »
Elie Domota est convoqué au Tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, le
7 avril 2022 à 14 heures.
Le Collectif en lutte contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire
appelle à renforcer les piquets de grève, la mobilisation, les meetings.
Défilé dans Pointe-à-Pitre
Tout a commencé jeudi 30 décembre par une manifestation dans Pointe-à-Pitre, partie du Palais de la Mutualité aux alentours de 11 heures, au son des tambours. Les manifestants du Collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire défilent régulièrement depuis le début du mois de juillet, d’abord le samedi, après des meetings en semaine, puis, depuis la mobilisation déclenchée le mois dernier, au gré des décisions du collectif.
La semaine dernière, c’était jeudi, avec un rassemblement devant le Centre hospitalier de la Basse-Terre, à Basse-Terre, suivi d’un défilé dans les rues du chef-lieu, vers l’Hôtel de Région qui était pris d’assaut, puis occupé toute l’après-midi jusqu’au lendemain matin. Avant que chacun regagne ses foyers en promettant d’autres coups de force dans les semaines à venir.
Aujourd’hui, les manifestants ont suivi la Darse de Pointe-à-Pitre vers la sous-préfecture. Le collectif voulait une rencontre avec le sous-préfet mais les grilles de la sous-préfecture étaient fermées. Ils ont alors remonté les rues vers Baimbridge puis le rond-point Mandela (où il y a la statue de Gandhi), à Petit-Pérou. Là, il y avait des véhicules de la gendarmerie et de la police nationale stationnés sur la chaussée, barrant le passage.
Peu avant 14 heures, la mobilisation du Collectif en lutte a pris un tour inattendu. Le leader du LKP, Elie Domota, a été arrêté après un affrontement nourri, de jets de pierres, côté manifestants et de lacrymogène, de la part des forces de l’ordre.
Plaqué à terre et menotté
C’est alors qu’il franchissait le barrage les mains levées, comme d’autres militants, pour rejoindre une partie des manifestants qui étaient de l’autre côté des forces de l’ordre, près de la station-service, que le leader du LKP a été poursuivi, plaqué à terre sur la pelouse du rond-point, menotté et conduit vers un véhicule des gendarmes puis vers un véhicule de police. Ses menottes visiblement très serrées ont été desserrées à sa demande.
Elie Domota était calme, parlait avec les médias. Il demandait à Gaby Clavier venu aux nouvelles de ne pas lâcher, de continuer la mobilisation.
Il rappelait que cette mobilisation est contre l’obligation vaccinale.
Il était emporté vers le commissariat de police de Pointe-à-Pitre, où les manifestants ne tardaient pas à se rendre à leur tour.
Une « atteinte au droit
de manifester », dénonçait l’UGTG
Par la voix de Maïté Hubert-M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG, le syndicat dénonçait une « atteinte au droit de manifester ».
Dans la foulée, plusieurs organisations se manifestaient pour demander la libération du leader du LKP.
Les réactions