Le tourisme est l’un des principaux secteurs économiques de l’archipel Guadeloupe. La Région que préside Ary Chalus a décidé, depuis 2017, de renforcer ce secteur de façon à ce que la Guadeloupe dépasse le million de touristes, avec un milliard de chiffre d’affaires et l’embauche de 1 000 Guadeloupéens. Mais, la crise sanitaire a bouleversé la donne en 2020 et 2021.
Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe :
C’est un point d’étape, le premier après la crise sanitaire. La Région Guadeloupe a présenté mardi 14 février les chiffres de l’emploi touristique en 2019, relevés par l’INSEE, puis révélé les données de l’Observatoire régional des études et de l’information géographique, enfin laissé parler les acteurs du tourisme : représentants de l’aéroport, du port, de l’hôtellerie, des gîtes, de la restauration…
Il y avait 8 010 emplois touristiques dans l’archipel Guadeloupe en 2019, dont 6 570 emplois salariés, soit 8,4% du total des emplois marchands. Dans ce total ne sont pas compris les emplois en agences de voyage et les établissements du secteur du transport aérien et maritime, soit 420 et 1 250 emplois supplémentaires.
Pourquoi ? Parce ce que ne sont pas des activités purement touristiques.
En Guadeloupe, cependant, l’activité touristique génère 21 salariés pour 1 000 habitants. Ce qui n’est pas rien, plaçant cette destination touristique au neuvième rang des régions françaises (la Martinique est devant à la quatrième place derrière la Corse, la région Provence Alpes Côte d’Azur, l’Île-de-France.
Philippe Winnicki, chef du service territorial INSEE Guadeloupe :
Le tourisme, en 2020 et 2021, a été particulièrement touché par la crise sanitaire, ce qui se traduit par des courbes de fréquentation touristique — trafic de passagers et nuitée — en dents de scie, au gré des confinements, restrictions, etc.
Pour ce qui est de l’hébergement, celui des meublés de tourisme a pu profiter de la fermeture de nombreux hôtels qui, au regard de la chute de fréquentation, avaient renvoyé leurs salariés chez eux, placés en chômage partiel pour éviter de payer des charges sans recettes prévisibles.
Grâce aux plateformes de réservation, les gîtes ont pu travailler : 6 nuitées sur 10 en 2021 contre 4 sur 10 en 2018.
Et en 2022, tout est revenu à la normale, avec une bonne fréquentation.
Olivia Ramoutar, présidente de la Fédération du Tourisme de Proximité :
Le transport aérien est le premier vecteur d’entrée du touriste en Guadeloupe. A ce touriste venu d’ailleurs s’ajoute le touriste de chez nous, qui utilise les infrastructures touristiques.
L’aéroport international Pôle Caraïbes a connu les aléas de la crise sanitaire, avec une chute de la fréquentation de 50%, et des pertes de chiffre d’affaires (40 millions d’euros), une baisse de trésorerie (30 millions d’euros), un endettement augmenté de 30 millions d’euros.
Néanmoins, a dit le président du conseil d’administration de l’aéroport, Alain Bièvre, tout est fait pour remonter la situation et 2022 a marqué un retour vers une timide embellie, avec 2 millions de passagers (2,5 millions en 2019), et 2023 devrait être soutenu avant de revenir à 2,5 millions de passagers en 2024.
« Relancer notre programme d’investissements pour accompagner la croissance du trafic, tout en répondant aux défis de la transition éco-énergétique ; faire de l’innovation un des moteurs de notre développement et adapter nos infrastructures à l’arrivée de l’avion décarboné de demain, tout en renforçant nos quasi fonds propres. » C’est le programme de l’équipe d’Alain Bièvre.
Le but est d’avoir les infrastructures permettant d’accueillir 3 millions de passagers en 2028.
Maintenir le potentiel, améliorer la qualité du service, augmenter la capacité pour avoir 3 millions de passagers en 2028 ça veut dire des investissements. Le président Bièvre a lancé u appel à l’Etat, à la Région…
Il a les arguments : l’aéroport génère, dans l’archipel, en étant porte d’entrée de la Guadeloupe, 8 500 emplois en Guadeloupe, 665 millions d’euros de contribution au PIB, 1 300 milliards de chiffre d’affaires. Chiffres de 2022. Sans compter les 2 120 emplois sur la plateforme aéroportuaire.
Si l’activité de restauration n’est pas comprise dans les chiffres de l’emploi touristique par l’INSEE c’est parce que la fréquentation de ces 1 500 établissements déclarés est autant le fait de Guadeloupéens que de touristes. Ces établissements, longtemps fermés par arrêté préfectoral parce que possible vecteurs de contamination Covid, ont beaucoup souffert.
Ils ont tout autant souffert à la réouverture — pour ceux qui ont pu survivre — faute de retrouver rapidement du personnel.
Et désormais, alors que la saison s’annonçait bonne, ils souffrent du manque d’eau qui se fait toujours sentir et du manque d’électricité en raison du cnflit social chez EDF PEI, fournisseur de 50% de l’énergie électrique dans l’archipel.
Rudy Naïnan, président de l’Association des restaurateurs des îles de Guadeloupe :
La Guadeloupe, qui a fait une belle année 2022, essentiellement avec la Route du Rhum Destination Guadeloupe qui a boosté les chiffres de fréquentation de l’archipel de manière remarquable en fin octobre, novembre — plus qu’en 2018, avec des effets prolongés en décembre — devrait faire une belle année 2023.
Naomie Pétrine, nouvelle directrice générale du CTIG, l’a dit :
La Région très impliquée dans le Terre de blues
Interrogé — parce qu’il ne l’avait pas cité dans les grands événements de 2023 — sur le festival Terre de blues, à Marie-Galante, qui va reprendre cette année, le président Chalus a dit tout son soutien et celui de la Région Guadeloupe qui est généralement le premier partenaire financier de cet événement qui est important pour l’économie de la Grande galette, avec plusieurs dizaines de milliers de visiteurs pendant une semaine.