Guadeloupe, ton littoral f… le camp !

La Guadeloupe est un archipel. De la terre, quelques rochers, entourés d’eau. L’eau, avec les changements climatiques, monte inexorablement. 0,70 mètre par an. Quand elle ne monte pas de façon régulière, elle le fait de façon brutale, quand il y a une tempête, un ouragan. Et, chaque fois, c’est ce qu’on appelle le trait de côte qui en pâtit. L’archipel Guadeloupe aurait ainsi tendance à diminuer de taille d’année en année.

L’Observatoire régional de l’Energie et du Climat de la Guadeloupe (OREC .1) publie régulièrement des cahiers thématiques. Le dernier en date, en cours de parution, est le 2e cahier thématique du GREC .2 Guadeloupe, consacré à l’impact du changement climatique sur l’écosystème et les risques littoraux. 

Si le trait de côte évolue avec les aléas liés au climat (réchauffement, tempêtes et ouragans), c’est aussi parce que l’homme a construit n’importe où et que, pour ce faire, il a abîmé les défenses naturelles du littoral : la mangrove, 3 000 hectares, une merveille mondiale, barrière naturelle contre les assauts de la mer ; les récifs coralliens, victimes de blanchiment liée à la pollution diffuse, aux aménagements littoraux…

L’eau monte…

Le changement climatique fait que le niveau de l’eau monte, qu’il y a plus d’ouragans, que l’eau de surface est plus chaude, que les océans s’acidifient. Tout ceci influe sur le littoral.

En Guadeloupe, les anciens racontent comment à tel ou tel endroit, là où il y a une plage, il y avait, auparavant, une grande plaine et puis la mer.

A Deshaies, là où il y a la plage de Grand-Anse, on se souvient qu’il y avait, il y a cinquante ans, une route qui longeait la côte à une vingtaine de mètres des actuelles habitations. Aujourd’hui, les habitations sont quasiment sur la plage et la route a été engloutie par la montée des eaux.

A Capesterre Belle-Eau, et plus particulièrement à Sainte-Marie, la commune a fait démolir des maisons qui étaient juchées sur une petite falaise dominant les flots. L’une d’elle avait dégringolé de la falaise. Il y a vingt ou trente ans, ces maisons avaient un jardin derrière, côté mer… et la mer était à cinquante mètres de là. Certes, la mer a monté, les tempêtes sont venues, mais il y a aussi une question de terre… Celle-ci a tendance à partir avec le ressac. Le poids des maisons fait le reste.

Il y a un projet qui étudie les moyens de pallier le problème : le Projet Ouragan 2028, qui est financé par la Région, permet d’appréhender l’impact de la submersion marine sur le Petit-Cul-de-sac marin.

Cette étude fait la démonstration que le passage d’un ouragan pourrait faire monter l’eau de 0,76 mètre, qu’il y aurait 51% de plus de surfaces submergées sur l’agglomération pointoise, avec une hauteur d’eau de 2 mètres !

André-Jean VIDAL

  1. L’OREC associe la DEAL, l’ADEME, Météo France, la Région Guadeloupe, Synergîle, EDF Archipel Guadeloupe le SyMEG et la SARA. Cet observatoire est un outil partenarial à la disposition des collectivités et entreprises de Guadeloupe, dont l’objectif est de donner les éléments nécessaires à la prise de décision dans les domaines de l’énergie et du climat. 
  2. Le GREC est un catalyseur d’actions en réponse aux impacts des changements climatiqu, Groupe Régional d’Experts sur le Climat (GREC), est constitué d’acteurs issus de la recherche, de socio-professionnels et des collectivités territoriales de la Guadeloupe. 

Le trait de côte recule

Aujourd’hui, on enregistre des reculs importants du trait de côte. Parmi les sites présentant un recul important on peut citer par exemple :
– le secteur côtier entre Anse à la Croix et Baie Olive (-1,75 m/an) et Anse à l’eau (-1m/an) à Saint-François ; – Anse Salmon (-0,80m/an) et Anse Montal (-0,80 m/an) au Moule ;
– Bois Jolan (-0,60 m/an) à Sainte-Anne ;
– Saint-Félix (-1,20 m/an) et les Salines (-1m/an) à Gosier ;
– Christophe à Petit-Bourg (-1,20 m/an) ;
– Folle Anse (-0,70m/an) à Grand-Bourg de Marie-Galante ;
– Anse Lavolvaine (0,70 m/an) à Port-LouisSource : OREC Guadeloupe

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