On les avait peu entendus depuis le début de cette crise sociale, en début de semaine dernière. Ou alors à titre individuel dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Six mouvements patriotes — ANG, UPLG, MIR, FKNG, CIPN et Alyans Pou Gwadloup — ont provoqué une conférence de presse, mardi 23 novembre.
Ils voulaient donner leur expertise sur le mouvement social en cours et dire ce qu’il faudrait faire.
Laurence Maquiaba (ANG), Jean-Jacob Bicep (Alyans Pou Gwadloup), Nita Brochant (FKNG), Jozé Bwakampech (MIR) et Gaston Samut et Daniel Andréa (UPLG) — le CIPN n’a pu se rendre aux Abymes — ont pris la parole, pour dire leur sentiment.
« Péyi an nou an gwan boulvès », résumait Jean-Jacob Bicep.
Il rappelait que la crise débute par une décision du gouvernement de rendre obligatoire pour les soignants et les sapeurs-pompiers la vaccination anti-Covid-19. Et pour tout les adultes le passe sanitaire. Or, il s’est avéré que, pour des raisons historiques, notamment l’affaire de la chlordécone, les Guadeloupéens — les Martiniquais aussi — sont réticents à obéir à l’Etat dès qu’il s’agit de s’injecter quelque substance que ce soit dans le corps.
« La crise s’est élargie jusqu’à devenir, aujourd’hui, une explosion sociale », disait M. Bicep.
« Une grande concertation avec l’Etat français pour réfléchir à l’avenir de la Guadeloupe. »
Nita Brochant, FKNG
Jozé Bwakampech rappelait la genèse de cette crise sanitaire transformée en crise sociale, depuis la pandémie mondiale jusqu’aux obligations vaccinale. « Depuis juillet, nous faisons des meetings, nous marchons pour demander une adaptation et personne ne nous répond. C’est du dédain. C’est cette attitude qui a conduit à la grève générale et à ce qui se passe actuellement. »
Nita Brochant n’a pas dit autre chose, soulignant que les marcheurs n’ont jamais pu se faire entendre de l’Etat et des élus. « Et le 15 septembre, il y a eu les menaces de rétorsion pour ceux qui ne seraient pas vaccinés. En ne répondant pas à nos demandes il y a eu une sorte de mépris des autorités. On a esquivé tout débat, or l’esquive c’est une sorte de mépris. »
Et de demander, « une grande concertation avec l’Etat français pour réfléchir à l’avenir de la Guadeloupe. »
« Les décisions, ce sont les élus
Jean-jacob bicep, Alyans pou gwadloup
qui doivent les prendre ! »
Daniel Andréa puis Gaston Samut vont « regretter que le gouvernement ait répondu à des demandes de négociations syndicales par la répression, l’envoi de forces de police et de gendarmerie. » Ils condamnent « la réponse du gouvernement par la bouche de Jean Castex, Premier ministre, le refus d’entendre les cris des Guadeloupéens. »
Ils veulent « une union nationale guadeloupéenne qui obtienne de la France un pouvoir politique dans la capacité d’émettre des normes. »
La parole revenait à Jean-Jacob Bicep : « Il faut sortir de cette crise par une solution politique ! », martelait-il. Ajoutant : « Les décisions, ce sont les élus qui doivent les prendre et non des personnes qui ne sont pas élues par les Guadeloupéens. »
Laurence Maquiaba, de l’ANG, se disant apolitique, demandait elle aussi « une solution globale pour la Guadeloupe. »