Pas content. Pas content du tout Elie Domota, au sortir — précipité — d’une réunion de travail avec l’envoyé du gouvernement, Franck Léon à l’Espace régional du Raizet vendredi 26 novembre.
Sauf que Franck Léon n’a pas de mandat pour négocier globalement mais uniquement sur les problèmes des sapeurs-pompiers. A commencer par celui du passe sanitaire obligatoire pour exercer en professionnel ou à titre de volontaire cette profession/activité.
Franck Léon est sous-préfet, directeur de cabinet, directement placé sous l’autorité du directeur général de la Sécurité civile et de la Gestion des crises. C’est le chef de la délégation qui est chargé de négocier avec les sapeurs-pompiers de Guadeloupe.
Une première rencontre
Il a reçu une délégation de syndicalistes ce matin, à l’Espace régional, au Raizet Les Abymes. Pour ce faire, il était accompagné du sous-préfet Bruno André, du directeur du SDIS971, le colonel Félix Anténor-Habazac.
De quoi ont-ils parlé ? Des sapeurs-pompiers. Et uniquement de cela. La mission de M. Léon c’est de parler avec les syndicats de sapeurs-pompiers pour mettre en place un accommodement de la loi du 5 août 2021, à savoir la vaccination anti-Covid obligatoire pour les sapeurs-pompiers de France.
Les sapeurs-pompiers de Guadeloupe ont obtenu que l’on suspende l’application de la loi et que les autorités acceptent qu’ils puissent se présenter au travail, qu’ils ne soient pas suspendus, en montrant un test PCR négatif… toutes les 48 heures.
« Il faut 24 heures pour avoir
les résultats d’un test PCR ! »
Malheureusement, entre le moment où l’annonce a été faite par les élus qui venaient de rencontrer le Premier ministre Jean Castex et l’application de cette dérogation, le gouvernement a décidé que les tests valides ne devaient pas avoir plus de 24 heures.
Ainsi, les sapeurs-pompiers doivent aujourd’hui présenter un test PCR ou antigénique négatif et valide de moins de 24 heures. Or, selon les sapeurs-pompiers, « il faut 24 heures pour avoir les résultats d’un test PCR ! »
Peu après le début des discussions, ce matin, à l’Espace régional, les syndicalistes ont posé la question de la plateforme des 30 revendications, portée par l’intersyndicale.
Pas de mandat pour négocier
la plateforme syndicale
« Le sous-préfet Léon nous a dit qu’il n’avait pas de mandat pour négocier sur cette plateforme, qu’il n’était là que pour les pompiers… rapportait Elie Domota à la sortie de la réunion. Nous lui avons dit qu’il aille chercher un mandat et que nous n’avions plus rien à faire là. »
A noter qu’aucune autre réunion avec l’intersyndicale n’est prévue. Dans une interview qu’il nous a accordée, Elie Domota se dit agacé par l’attitude des autorités face aux revendications apportées par la plateforme.
« Nous n’arrêtons pas tant que nous n’aurons pas été reçus pour négocier les différents points de la plate-forme. »
« Nous avons déposé une plate-forme de revendications des syndicats de Guadeloupe le 2 septembre 2021. Trois mois plus tard, nous n’avons aucune réponse, aucune perspective de négociation avec l’Etat. Nous ne savons rien alors que ce pays est en crise. Nous entendons que les élus négocient avec le ministre Lecornu, mais nous n’avons aucun retour de ce qu’ils se disent. Ils jouent le pourrissement. »
Elie Domota a prévenu : « Nous n’arrêtons pas tant que nous n’aurons pas été reçus pour négocier les différents points de la plate-forme et plus particulièrement les quatre premiers qui sont l’abrogation de l’obligation vaccinale pour les soignants, pareil pour les sapeurs-pompiers, l’abandon des procédures de suspension pour les 1 300 soignants des hôpitaux et les 250 soignants du privé. Enfin, l’abandon des poursuites contre les syndicalistes… »