Guadeloupe. Sécurité : le couvre-feu est levé !

L’arrêté préfectoral du 20 avril 2024, prolongé le 21 mai dernier portant interdiction temporaire de circulation pour les mineurs non accompagnés d’un parent ou d’un adulte exerçant l’autorité parentale dans les quartiers des communes de Pointe-à-Pitre et des Abymes n’est plus en vigueur depuis le 23 juin à minuit.

Cet arrêté préfectoral était une mesure exceptionnelle pour faire face à une augmentation importante de la délinquance des mineurs, dans le contexte de recrudescence de vols à main armée et d’homicides. Cette,mesure visait à limiter les risques particuliers de troubles à l’ordre public dont les mineurs pourraient être les auteurs et auxquels ils sont exposés.

Elle a été complétée par la mise en place d’opérations place nette tant sur le territoire des communes de Pointe-à-Pitre et des Abymes que dans les communes avoisinantes

« Cet arrêté préfectoral a permis d’obtenir des résultats significatifs », affirme la préfecture qui détaille.

En matière de délinquance des mineurs (en % des faits constatés), on constate sur la ville de Pointe-à-Pitre que l’arrêté a permis une baisse de cette délinquance : 8,9 % des faits constatés étaient commis par des mineurs sur la période d’application de l’arrêté, contre 16 % au premier trimestre 2024, ce qui permet de revenir légèrement
en dessous du niveau de délinquance de 2023 (9% de la part des mineurs mis en cause).

Ces chiffres sont à rapprocher de l’ensemble de la zone police, où la délinquance des mineurs est restée stable (9,5 % sur la période d’application de l’arrêté, contre 10% sur le premier trimestre 2024), mais au-dessus de ce qui était constaté en 2023 (6 %)

Enfin, l’effet est visible sur la délinquance générale avec, sur Pointe-à-Pitre, 53 faits par semaine en moyenne entre janvier et avril 2024, alors que sur la période d’application de l’arrêté, on dénombre seulement 45 faits par semaine (soit une baisse de 15 %).

En complément de ces résultats et des actions menées par les forces de sécurité intérieure à la demande du Préfet, des actions partenariales ont été initiées et mises en place dans le cadre du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de Pointe-à-Pitre en lien avec la ville, la justice et des autres acteurs de la prévention.

Ainsi, lors de la réunion du 29 mai consacrée à la « lutte contre l’exposition des jeunes à la délinquance » a été défini un plan d’actions visant à apporter des réponses concrètes à trois problématiques considérées comme prioritaires : les addictions et la violence ; l’oisiveté et la perte de confiance et d’estime de
soi ; le soutien à la parentalité. Parmi la quinzaine de mesures prises on relèvera notamment
➔ l’accompagnement des enfants et jeunes en difficulté ou dits difficiles, via des séjours de rupture;
➔ la mise en place d’ateliers de renforcement des compétences psycho-sociales, à travers des groupes d’émulation entre jeunes, encadrés par des professionnels de l’éducation populaire, afin de les former à la communication non violente et à l’affirmation de soi ;
➔ la création de brigades d’espaces verts pour l’entretien et l’embellissement des quartiers de Pointe-à-Pitre, sous forme de chantiers d’insertion pour des jeunes à la recherche d’une première expérience professionnelle ou condamnés à des travaux d’intérêt général.

Par ailleurs, le 19 juin, le groupe de travail du CLSPD de Pointe-à-Pitre dédié à la tranquillité publique a décidé de contribuer également à ce plan d’actions par la mise en place du dispositif « voisins vigilants » et la mobilisation des associations dans les quartiers en vue d’agir pour la prévention et contre la délinquance juvénile.

« L’objectif premier poursuivi par l’État est d’assurer la sécurité de tous pour permettre de garantir à nos concitoyens l’usage plein et entier de leurs libertés », affirme la préfecture.

L’arrêté de couvre-feu demeurant une mesure exceptionnelle, le Préfet a décidé de lever cet arrêté. Pour autant, les mesures de lutte contre la délinquance des mineurs vont se poursuivre dans le cadre du plan d’actions de prévention qui mobilise l’ensemble des acteurs institutionnels, judiciaires et associatifs.

Toutefois, en fonction de l’évaluation de ce plan d’actions et de l’évolution de la délinquance, le Préfet n’exclut pas de remettre en place une mesure de cette nature dont l’effet a eu des effets positifs pour endiguer la délinquance des mineurs durant les deux mois de son application.

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