Chacun avait renforcé ses positions dès hier. Ce lundi 29 novembre n’a fait que confirmer que l’ouverture des négociations n’était pas à l’ordre du jour…
Après deux semaines de grève, un réseau routier toujours entravé, des écoles fermées, des scènes de pillages, de violents affrontements avec les forces de l’ordre, des automobilistes rackettés aux barrages…, la venue du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, en Guadeloupe et l’annonce d’une rencontre avec l’intersyndicale pouvait laisser présager de lendemains plus apaisés en Guadeloupe.
Un climat serein, mais pas d’avancée
Ce lundi 29 novembre, chacun est resté campé sur ses positions. La « rencontre » tant attendue, dès 9 heures à la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, n’a au final duré que 20 minutes. Dans un « climat serein », indique Elie Domota, le ministre a écouté les quatre représentants de l’intersyndicale.
Maïté Hubert M’Toumo, Secrétaire générale de l’UGTG, Max Evariste, Secrétaire général de FO, Elie Domota, ancien Secrétaire général de l’UGTG et porte-parole du LKP, Jean-Marie Nomertin, Secrétaire général de la CGTG ont remis leur cahier de revendications au ministre des Outre-mer, ainsi qu’un accord de méthode sur la conduite des négociations, en rappelant que les négociations devraient se tenir avec l’ensemble des 30 organisations et que certains points devraient être satisfaits en priorité. Fin de l’histoire.
« La condition du dialogue, c’est la condamnation des violences.«
Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer
En fin de matinée, dans un communiqué, Sébastien Lecornu faisait savoir que « les représentants syndicaux ayant refusé de condamner sans ambiguïté les violences commises aux Antilles ces derniers jours (…), ils ont simplement remis des documents de revendication. »
La plupart des points de la plateforme de revendications qui relèvent des compétentes des collectivités locales, Sébastien Lecornu les évoquera ce lundi, lors d’une réunion prévue avec les élus de Guadeloupe, à 14 h 30, « pour commercer le travail avec les organisations syndicales ».
« La loi de la République doit s’appliquer partout en France. »
Pour l’autre partie des revendications, qui concernent des lois déjà votées, notamment celle sur l’obligation vaccinale des soignants, ou la libération de personnes condamnées par la justice pour des faits de violence, Sébastien Lecornu a rappelé que « la loi de la République doit s’appliquer partout en France, y compris dans le département de la Guadeloupe, dans un dialogue social de qualité avec les personnels suspendus. »
Au final, la montagne aurait-elle accouché d’une souris. Quoi qu’il en soit, les Guadeloupéens devront prendre leur mal en patience, le climat social n’étant pas près de s’apaiser.
Cécilia Larney