Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, a réuni jeudi 25 novembre les maires de Guadeloupe en visioconférence, en présence d’Alexandre Rochatte, préfet de la Guadeloupe, et des cabinets des ministres de l’Intérieur et des Solidarités et de la Santé.
Cette visioconférence s’inscrit dans une volonté du ministre des Outre-mer de consulter les maires sur la méthode et les annonces qu’il entend décliner dans les jours qui viennent pour la Guadeloupe. « Face à la crise, c’est avec les maires, et en faisant confiance à la responsabilité locale, qu’une solution pourra être trouvée collectivement », a-t-il déclaré.
En préambule, le préfet de Région et le directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Intérieur ont fait un point sur l’ordre public afin de partager avec les maires un état précis de la situation. Le ministre des Outre-mer a rappelé l’engagement du Gouvernement à rétablir l’ordre public « afin de permettre aux Guadeloupéennes et Guadeloupéens de reprendre une vie normale. »
Le directeur de cabinet du ministre des Solidarités et de la Santé a, de son côté, écouté les maires quant à leurs attentes sur l’application de la loi en matière d’obligation vaccinale des soignants et des sapeurs-pompiers, ce qui constitue la principale et première revendication exprimée.
Le ministre des Outre-mer s’est engagé à partager cette remontée de terrain rapidement avec le ministre des Solidarités et de la Santé « pour appliquer la loi avec proportionnalité et discernement dans le cadre des instances locales de dialogue et d’écoute. »
« Si la loi de la République doit s’appliquer partout en France – et donc en Guadeloupe qui est un département français à part entière – il est légitime qu’une solution individuelle puisse être proposée à chaque personnel devant être suspendu », a dit Sébastien Lecornu.
Les maires ont fait part de propositions sur la manière de mettre en œuvre la loi. Les travaux interministériels doivent ainsi se poursuivre dans les heures à venir pour annoncer la stratégie retenue, fait-on savoir rue Oudinot.
Le ministre des Outre-mer a également exprimé son inquiétude face à la cinquième vague de l’épidémie de la Covid-19, « qui semble se dessiner, alors que les personnels hospitaliers et les nombreux renforts venus de l’hexagone, ont fait face, avec courage, il y a quelques semaines à peine, à une quatrième vague particulièrement difficile et meurtrière. »
La couverture vaccinale en Guadeloupe reste en effet particulièrement faible (33% de Guadeloupéens ont reçu une deuxième injection).
« Enfin, a-t-il dit, la crise actuelle doit être vite résolue afin que l’image de l’archipel soit préservée et l’économie locale relancée. »
Le ministre des Outre-mer a rappelé qu’il se rendrait prochainement sur place, « comme je le fais à chaque fois lors de crises majeures, à l’image de mon dernier déplacement dans les hôpitaux de Guadeloupe et de Martinique en août dernier. »
Pour autant, le ministre a ajouté « qu’il fallait tirer les enseignements des échecs de visites ministérielles du passé en temps de crise en Outre-mer, trop hâtives et mal préparées. Cette visite, pour qu’elle aboutisse à une véritable solution ne doit pas s’organiser sous la pression et doit s’inscrire dans le cadre d’engagements précis et partagés. »
Par ailleurs, d’autres sujets, comme la place de la jeunesse, son avenir dans la société guadeloupéenne, et les réflexions institutionnelles sur le statut de la Guadeloupe, ont fait l’objet d’échanges, « qui nécessitent d’être approfondis », dit le cabinet du ministre.
Un second rendez-vous ce vendredi
Le ministre des Outre-mer s’est engagé à revenir rapidement vers les élus en amont de son déplacement à venir. Aujourd’hui, il approfondira le travail engagé ce jeudi avec le président du Conseil régional, le président du Conseil départemental et les parlementaires de Guadeloupe.