Guadeloupe. Sébastien Lecornu est revenu au Sénat sur la notion d’autonomie

Lors de la séance de questions au Gouvernement au Sénat, mercredi 1er décembre, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer est intervenu pour préciser à l’attention des élus de la Nation pourquoi la notion d’autonomie (de la Guadeloupe) s’était introduite dans les discussions en vue de trouver une solution à la crise sociale.

Il affirme qu’il a répliqué que quand on lui a dit : « Les Guadeloupéens doivent décider pour la Guadeloupe et pas les députés et les sénateurs à Paris. », il répond… autonomie.

« Nous, on ne veut pas
appliquer cette loi. »

« Vous avez une loi de la République votée par l’Assemblée nationale et le Sénat Je pense qu’on défend tous notre modèle de démocratie représentative. Cette loi a été validée par le Conseil constitutionnel. Et, vous avez des demandes qui viennent du territoire, je le dis de manière large, qui disentt : « Nous, on ne veut pas appliquer cette loi. » 

« Ceci pose un problème démocratique majeur, affirme le ministre. Dans mes heures de consultation la semaine dernière, avec les élus, quand on vous dit : « Les Guadeloupéens doivent décider pour la Guadeloupe et pas les députés et les sénateurs à Paris. » Là, on entre dans un débat qui n’a rien à voir avec la différenciation, la décentralisation, la déconcentration ou même d’ailleurs l’autonomie. Et c’est là où j’ai pris au mot ces élus en leur disant : mais c’est un département de la République, la Guadeloupe — comme la Martinique et en l’occurrence, c’est en Guadeloupe qu’on m’a dit ça. La loi de la République a vocation à s’y appliquer. Il n’y a pas de discussion là-dessus ou alors il y a une demande de bonne foi. »

« Vous souhaitez adapter la loi ? »

Et de préciser son propos : « Vous souhaitez adapter la loi ? C’est plus que de la différenciation sur une loi sanitaire d’adapter la loi. Il y a un modèle, c’est l’autonomie qu’on connaît dans notre Constitution : Polynésie française, Nouvelle Calédonie. Et qu’est-ce que c’est que l’autonomie ? C’est la décentralisation à l’extrême. Si on veut vraiment, en Guadeloupe, adapter une loi aussi importante, une loi de sécurité sanitaire qui s’applique à des fonctionnaires hospitaliers, vous devez passer forcément par un changement de modèle et c’est là que j’ai dit à ces élus : « Soyez francs et allez jusqu’au bout de la demande, dites que vous voulez une évolution statutaire de la Guadeloupe ! » 

Donc, pour le ministre, contrairement à ce qui a été dit et écrit ces jours-ci, pas question de revenir sur la loi… même pas de l’adapter aux spécificité de la Guadeloupe et de la Martinique.

Aujourd’hui, la balle est dans le camp des élus locaux qui réunis en congrès des élus départementaux et régionaux peut seul demander un changement de statut. Après, il y aura une consultation populaire sur le territoire qui aura fait cette demande.

En attendant, il faut résoudre, avec les lois et moyens existant, une crise sociale qui risque de s’enfoncer dans une crise mortifère pour le territoire.

André-Jean VIDAL

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