Placée sous le signe de la diversité culturelle, la fête patronale de Saint-Claude a connu un temps fort, ce samedi 24 août, avec le dévoilement d’une plaque commémorative en mémoire des travailleurs Indiens immigrés en Guadeloupe.
À l’initiative de l’association Les Amis de l’Inde, la fête patronale de Saint-Claude a été l’occasion de rendre hommage aux premiers travailleurs Indiens arrivés en Guadeloupe, dès 1854, et particulièrement à Saint-Claude.
Sur le site de l’habitation Pelletier, où sont actuellement implantés l’église de Saint-Claude, la mairie, le cimetière, une plaque commémorative a été dévoilée, ce samedi 24 août, en mémoire des premiers immigrés Indiens, en présence du député Elie Califer, du maire de Saint-Claude, Lucie Weck-Mirre, des membres de son conseil municipal et de l’association Les Amis de l’Inde.
« L’histoire nous rattrape : ce site est un lieu de mémoire, explique Lucie Weck-Mirre, maire de Saint-Claude. Mme Le Pelletier de Montéran a cédé le terrain où les premiers travailleurs Indiens ont travaillé et qui a permis de construire l’église, en 1859, le cimetière et la mairie. Ces hommes et ces femmes venus de l’autre côté de l’océan ont apporté avec eux leur force de travail, mais aussi une culture, des traditions, et des valeurs qui ont contribué à forger l’identité de notre ville. Cette diversité est un patrimoine inestimable que nous devons continuer à préserver. »
« Une Guadeloupe forte de son métissage culturel »
Les différents intervenants ont également rappelé que les grands-parents de Rémy-Nainsouta (1883-1969), homme politique, illustre Saint-Claudien, ont été esclaves sur cette même habitation appartenant à Mme Le Pelletier de Montéran.
« Cette mémoire est importante pour nous : à la recherche de nos racines, de notre identité culturelle guadeloupéenne, nous ne pouvons faire fi de ces origines diverses, de nos racines multiples, qu’elles viennent d’Afrique, d’Europe, d’Inde…, a rappelé Jude Sahaï, fondateur du prix Ganesh d’or. Il s’agit d’assurer la transmission nécessaire et indispensable aux enfants, aux générations suivantes. Nous sommes certes différents, mais nous avons un projet de Guadeloupe unique où le métissage culturel avec tous ces apports fera de nous un peuple unique dans le monde. »
Un destin tragique
Cette cérémonie d’hommage aux premiers travailleurs Indiens de Saint-Claude, a été l’occasion de saluer la mémoire de Cattan « Kattan » Virin, premier travailleur indien, décédé – de causes indéterminées – à Saint-Claude, à l’âge de 23 ans, le 1er juillet 1855, deux mois après son arrivée en Guadeloupe. Un destin tragique que la communauté indienne et la ville de Saint-Claude n’oublient pas.
La plaque qui lui rend hommage est apposée sur la place de l’église, ancien site de l’habitation Le Pelletier de Montéran où était affecté Cattan Virin.
« Ce jeune homme dont l’histoire, bien que courte, porte en elle le poids de tant d’espoirs, de souffrances et de sacrifices, a commenté Arlette Minatchy-Bogat, auteure, membre de l’association Les Amis de l’Inde. Nous nous souvenons de Cattan Virin en tant que pionnier, symbole des premières étapes d’une longue et riche histoire d’immigration indienne en Guadeloupe. »
La cérémonie commémorative s’est achevée par la plantation d’un arbre, un vèpèlè (neem), réputé pour ses vertus, face au parking de l’hôtel de ville de Saint-Claude.
Cécilia Larney
Akwarel a mizik
Ce dimanche 25 août, la ville de Saint-Claude célèbre son saint-patron dès 8 heures, avec la parade des majorettes, le défilé des officiels, une messe solennelle, un dépôt de gerbes, le pot d’honneur…
En soirée, le parking de l’hôtel de ville accueillera le public pour une série d’animations et de nombreuses prestations artistiques (Thierry Cham, Yannick cabrion, Lorenz, Dasha, Méthi’s, Florence Naprix et Star Jee, Jean-Michel Samba, Jimmy Dévarieux…), de 20 heures à 23 h 30. Un feu d’artifices clôturera la journée.