Guadeloupe. Réunion d’urgence autour de l’insécurité à Capesterre Belle-Eau

« Nous avons convoqué un CLSPD d’urgence suite au meurtre d’un jeune de 24 ans et à l’agression d’une femme de 66 ans, par arme à feu tous les deux.
L’émotion liée à ces deux situations, vient de la nature des victimes… une personne âgée c’est-à-dire un acte immoral. Il n’est pas dans notre culture de tolérer qu’on s’attaque aux aînés…. et un jeune qui avait toute la vie devant lui.
Capesterre n’est pas une ville violente… Les actes sont isolés et peu nombreux.
Par contre, nous disons que chaque agression est une agression de trop. Chaque décès par arme est un décès de trop et forcément il y a chez nous un sentiment de révolte. »

Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre Belle-Eau

Vendredi, en début d’après-midi, le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de Capesterre Belle-Eau s’est tenu, en urgence.

Réunion en mairie du CLSPD, en présence du sous-préfet de la Basse-Terre, secrétaire général de la préfecture de Région, Maurice Tubul, du procureur de la République à Basse-Terre, Xavier Sicot. M. Tubul est venu à Capesterre Belle-Eau avec un personnage qui va, pendant quatre mois, avoir toute son importance dans le plan de lutte contre l’insécurité en Guadeloupe.

Il s’agit de François Lalanne, ancien fonctionnaire de police, ancien secrétaire général pour les affaires corses, qui a une longue expérience des Outre-mer.

Préfet délégué à la sécurité nommé par Gérald Darmanin — il a assisté à son côté à une opération Place nette, rue Vatable, à Pointe-à-Pitre — , il a pour mission, sous l’autorité du préfet de Région Xavier Lefort, de coordonner les missions de sécurité dans l’archipel.

Le préfet en mission de service public — il n’a pas de territoire d’affectation — François Lalanne a été en poste, pour le même type de mission, en Martinique, il y a un an.

A Capesterre Belle-Eau, avec Maurice Tubul et le procureur de la République à Basse-Terre Xavier Sicot, mais aussi les forces de sécurité intérieures — à Capesterre Belle-Eau, il y a un commissariat de police et une gendarmerie qui sont compétents, les uns en ville, les autres dans les sections — il a écouté Jean-Philippe Courtois qui a, au nom du conseil municipal, proposé des mesures innovantes pour renforcer la sécurité des citoyens et prévenir de nouveaux actes de violence.

Ces mesures, quelles sont-elles ?

. Le renforcement des patrouilles nocturnes avec la gendarmerie nationale et la police pour contrôler les consommateurs d’alcool après 21 heures, incluant une interdiction de vente à cette heure.
. L’application simplifiée du « Plan Bleu » ou « Place Nette » pour fermer les établissements provoquant un trouble régulier et maintenir les fonctions originelles des espaces publics.
. La création d’une zone de coordination police/gendarmerie pour une meilleure réactivité sur le terrain, avec une accélération de l’armement de la police municipale.
. Le soutien renforcé à la prévention des addictions dans les écoles via des contrats « Adulte Relais » pour les associations locales, favorisant ainsi l’implication communautaire dans les actions de sensibilisation.
. Le conseil des droits et des devoirs des familles.

« J’ai rappelé, a dit Jean-Philippe Courtois, que ces propositions doivent compléter nos actions déjà initiées, notamment Territoire Zéro Chômeurs, la Fabrique Créative, le travail quotidien de prévention avec le CCAS, les Centres sociaux et les EVS, les polices nationale et municipale, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers… »

Maurice Tubul a réaffirmé, au nom du préfet de Région, l’engagement de l’Etat auprès de la ville dans le cadre du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour la police municipale et la vidéoprotection.

Xavier Sicot a proposé que l’Education nationale permette aux jeunes d’assister à des audiences judiciaires pour toucher la réalité des vies familiales brisées.

François Lalanne a souligné l’importance d’être unis face à l’insécurité et dit qu’il ferait le tour de toutes les communes de l’archipel pour se présenter aux maires et conseils municipaux, pour échanger sur les problèmes de délinquance.

De l’autre côté de la rue, dans l’église du bourg, dans le même temps, une cérémonie funéraire rendait un ultime hommage au jeune de 24 ans mort en début de semaine.

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