Guadeloupe. Réouverture du MACTe : comme une bouffée de fraîcheur

En semi-sommeil ou dans un coma profond depuis presque deux ans, le Mémorial ACTe (MACTe) connaît une deuxième période, qu’on espère être une renaissance vers la pérennité. Laurella Yssap-Rinçon, sa directrice générale, après six mois dans la tourmente — un simple problème de gouvernance qui aurait du être resté en interne et réglé plus rapidement —, va conduire cette renaissance. Cette résurrection ? On verra.

Conférence de presse conviviale, mercredi 17 novembre, au cours de laquelle des intervenants du monde artistique et connexe ont approuvé le programme de Laurella Yssap-Rinçon voire l’ont amendé.

Le programme de Laurella Yssap-Rinçon repose sur une solide connaissance de l’institution et du monde culturel. Ces derniers mois, elle a pu se frotter aux artistes et aux idées. En faire une synthèse et envisager comment adapter l’institution au site. Faire que ce vaisseau posé sur la Guadeloupe y force des racines profondes.

« Le MACTe résonne en chacun de nous » sera l’idée phare de 2022. Ce qui vient d’une phrase prononcée par Hector Poullet, le pape du créole guadeloupéen : « Ansanm nou ka sonjé, ansanm nou ka rézoné. »

« Le monde nous regarde,
nous avons une responsabilité. »

LAURELLA YSSAP-RINÇON

On l’a compris, et Laurella Yssap-Rinçon l’a confirmé : la langue créole, qui résonne dans le MACTe en concurrence avec le français sur la signalétique, sera encore plus mis en valeur. Cette langue crole, qui, dit Mme Yssap-Rinçon, « contribue à la création artistique. »

Durant la « crise » au MACTe, nous dit-on, « le monde entier s’est tenu au courant de ce qu’il se passait. » Aujourd’hui, comme dit Laurella Yssap-Rinçon, suite logique : « Le monde nous regarde, nous avons une responsabilité. » Certes, une responsabilité de redresser la barre et il semble que cette barre soit entre de bonnes mains. « Le MACTe met la Guadeloupe sur la carte du monde. »

Emphase ? Non, il est vrai que l’institution MACTe, le site, le bâtiment, ce qu’il contient, physiquement et spirituellement, en fait un lieu magique, unique au monde. D’où l’intérêt de ne pas le gâcher. Comment ? Par un nouvel élan, une programmation pour les six prochains mois.

« Un MACTe qui
nous ressemble. »

En faisant un MACTe nouveau, différent, « un MACTe qui nous ressemble », pour reprendre les mots mêmes de Laurella Yssap-Rinçon.

Au fil des questions, la directrice générale du MACTe a dit qu’elle pensait à attirer les enfants, en leur donnant plus de place dans les espaces du MACTe, à relancer l’idée d’un MACTe an déwò, en relançant le MACTe Lab, revoir l’exposition permanente dont les quatre ou cinq première salles ne donnent pas leur place aux acteurs principaux de cette histoire de la traite et de l’esclavage. Et puis remettre en selle le MACTe 3.0, pour les 15-25 ans pas trop sensible au MACTe tel qu’il existe. Sans doute en ouvrant des ateliers autour des cultures urbaines, etc.

Pour résumer : ouvrir des activités ciblées pour des publics cibles.

Certes, comme certains l’ont fait au fil de ces derniers mois, il va y avoir encore des grincements de dents et les initiateurs du MACTe première époque sont contre les changements. Et là, les vents d’une seconde époque vont être durs à supporter pour les puristes mais sans doute salvateurs pour l’institution qui n’attire que… 10% de visiteurs guadeloupéens !

André-Jean VIDAL

Trois journées pour célébrer la renaissance

Vendredi, samedi et dimanche, le MACTe s’ouvre gratuitement au public. Pour célébrer un nouveau monde, une nouvelle façon de voir.

Au programme…

Vendredi
Auditorium

18 – 20 heures : le MACTe an pawòl, cours de civilisation créole avec Hector Poullet

20-21 heures : lectures mouvementées avec la Compagnie Nayo Consept

Exposition permanente

18 à 21 heures, toutes les 30 minutes, concerts acoustiques Lalin ka kléré avec Fred Deshayes et Rozan Monza

Esplanade

17-21 heures : impromptus dansés avec Ovide Carindo et ses invités

17 puis 18 heures : deux stages de Cirque (45 minutes chacun) avec l’association Dalmasso, jauge réduite : inscription conseillée par mail (contact@macte.fr)

19 heures : restitution circasienne, capoeira et cracheurs de feu (15 minutes)

Terrasse événementielle

19 h 30 : concert de Philippe Sadikalay

19 heures : possibilité de restauration sur place

Boutique L’ACTe

17-21 heures : accrochage d’œuvres inédites en présence de Ronald Cyrille, aka B. Bird

Samedi et dimanche sur Sortir Karib’Info

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