Les élus guadeloupéens ont demandé être obtenu une réunion de travail avec le Premier ministre, Jean Castex, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, et le ministre de la Santé, Olivier Véran. Ils ont tenu à exprimer de manière collective un positionnement clair et harmonisé sur les voies et les moyens de sortie de la crise profonde que traverse l’archipel de Guadeloupe.
A l’issue de cette réunion de travail, s’ils ne manifestaient pas une joie délirante, puisque le Premier ministre a été ferme : il ne cédera rien sur la vaccination obligatoire des soignants et des sapeurs-pompiers, certains aménagements ont été acceptés.
« Face au désordre et à la violence qui frappent de nombreux points du territoire livrés aux blocages, aux pillages et aux saccages que nous condamnons avec la plus grande fermeté, nous considérons que la seule réponse sécuritaire, certes nécessaire pour rétablir l’ordre républicain, ne peut suffire à apaiser la colère exprimée », commentaient les élus.
« Concernant les revendications en matière vaccinale d’abord, nous avons indiqué qu’il est normal que le Gouvernement veuille à l’application d’une loi discutée, votée par le Parlement souverain et validée par le Conseil constitutionnel », reconnaissaient-ils.
Nous avons proposé que des réponses ciblées pour les personnels soignants soient apportées par le Gouvernement à ceux d’entre eux qui ne veulent pas être vaccinés en offrant la possibilité d’opter pour un choix de vaccins non ARN messager ou en proposant un reclassement professionnel à ceux qui refusent définitivement la vaccination.
Tests PCR et dialogue
Après 3 h 30 d’échanges, certains point ont été acquis :
– Dès ce mardi 23 novembre, le dépêchement d’une mission du ministère de l’Intérieur pour accompagner les sapeurs-pompiers volontaires
– La possibilité pour tous les sapeurs-pompiers de poursuivre leur service d’intérêt général utile à la population en réalisant un test PCR gratuit toutes les 72 heures
– La création d’instances de dialogue et de concertation, ayant pour mission d’accompagner individuellement les quelque 1 300 personnels soignants non vaccinés à ce jour par corps de métier (médecins, infirmiers, aides-soignants, personnels techniques). Ces instances pourraient être mises en place par les différents ordres de médecins, d’infirmiers etc.
– La possibilité pour les soignants ayant reçu une première dose de se rendre sur leur lieu de travail sans aucune suspension et ainsi poursuivre leur activité
Par ailleurs, afin de protéger la population des conséquences d’une cinquième vague, les élus demandent que les voyageurs, même vaccinés, justifient, avant leur rentrée sur le territoire guadeloupéen, d’un test PCR ou antigénique négatif de moins de 72 heures.
Ce dernier point sera mis à l’ordre du jour du Conseil de Défense du mercredi 24 novembre présidé par le chef de l’État.
Concernant les revendications économiques et sociales portées par l’intersyndicale et la jeunesse guadeloupéenne sur les barrages, disent les élus, « nous avons souhaité que le Gouvernement avec les élus guadeloupéens puissent répondre point par point aux doléances exprimées, chacun dans son domaine de compétence. Par ailleurs, cette réponse devra être formalisée par un plan pour la Guadeloupe, construit collectivement, présenté sur place par l’exécutif français à l’instar de ce qui a été fait pour Marseille. »
Les élus guadeloupéens tiennent particulièrement à ce que des réponses adaptées soient proposés à la jeunesse guadeloupéenne qu’ils ont décrite comme « en souffrance ».
Ils ont conclu leur propos en demandant « l’apaisement, le retour au dialogue dans un climat serein et constructif. »