Les finances de la Communauté de communes de Marie-Galante (CCMG) n’ont jamais été très florissantes. Depuis son arrivée à la tête de la mairie de Grand-Bourg et partant, de la CCMG, Maryse Etzol a fait contre mauvaise fortune bon cœur, essayant de colmater les brèches.
En décembre 2022 encore, la Chambre régionale des comptes relevait un beau déficit.
La chambre constatait, après vérification de la sincérité des restes à réaliser, que le résultat global de clôture agrégé du compte administratif de 2021 de la CCMG était en déficit de 1 184 591,74 € ; elle constatait aussi que le budget voté par la CCMG pour 2022 n’est pas en équilibre réel.
En conséquence, elle proposait au préfet de régler le budget primitif de 2022 de la CCMG (budget principal et budgets annexes).
Et puis une vidéo, sur laquelle on peut voir et surtout entendre Maryse Etzol se féliciter d’un tour de force.
Plus de déficit et même un léger excédent
Que dit Maryse Etzol ? Qu’au 31 décembre 2022, l’exercice comptable a été clôturé avec un excédent de 3 334 000 euros (et des poussières). Et que, le 11 avril, elle a présenté un compte administratif 2022 en équilibre, avec tous les mandats en attente payés (la CCMG ne doit plus rien).
La CCMG a cinq budgets. Le budget principal est excédentaire de 188 765 euros. C’est ce budget qui a épongé les 4,5 millions de déficit de l’abattoir intercommunal. Ce budget a généré un déficit en investisement d’1 300 000 euros compensé par un excédent de fonctionnement d’1 500 000 euros.
Comment ? En serrant les boulons côté fonctionnement et en faisant un emprunt en investissement. Pas d’inquiétude puisque la CCMG a une capacité d’autofinancement net d’1 million par an.
Côté recettes, les impôts indirect ont un taux qui n’a pas bougé depuis 2015. Sauf la taxe d’enlèvement des ordures ménagères dont le taux est de 14%, inférieur à ce qui est pratiqué en Guadeloupe continentale.
Ce service coûte 1,9 millions et a rapporté 1,7 millions. Pour 2023, les taux restent les mêmes. Bonne nouvelle !
Le budget d’adduction d’eau pour 2022 a généré un résultat de fonctionnement de 522 892 euros et de 2 315 088 euros en investissement. « C’est le budget le plus excédentaire », commente Maryse Etzol.
Ce qui permettra de faire des investissements pour entretenir le réseau d’eau potable avec le changement de canalisations, la réfection des réservoirs, l’extension du réseau. Pas mal !
Troisième budget : l’assainissement. Peu d’abonnés sont reliés à ce réseau collectif, donc pas de recettes… Le budget est déficitaire de 337 596 euros.
Objectif : résorber ce déficit tout en réalisant les travaux nécessaires à la mise en conformité des deux stations d’épuration.
Quatrième budget, celui du service public d’assainissement non collectif. Il s’agit du contrôle des fosses septiques individuelles. 2022 était sa première année de fonctionnement complet puisque cette compétence a été récupérée par la CCMG fin 2021. Les recettes servent à financer le personnel de contrôle.
Cinquième budget : le port. Il s’agit du fonctionnement des trois ports départementaux : excédent établi à 667 171 euros. Il est financé par des recettes portuaires et permet d’assurer le fonctionnement des gares maritimes, l’accueil des passagers, des pêcheurs et des plaisanciers. Les excédents doivent servir à améliorer les conditions d’accueil. La sagesse même !
« Le redressement des finances de la CCMG est devenu une réalité », conclut Maryse Etzol.
« Un budget encore fragile… », dit-elle encore avant de demander à l’ensemble des personnes concernées de ne jamais relâcher l’effort pour maîtriser recettes et dépenses…
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com
