« Alors que le Gouvernement est plus que jamais suspendu au vote d’une motion de censure, j’ai, par courtoisie, accepté d’être reçu, à sa demande, par François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer. Cet entretien a été l’occasion d’approfondir les discussions en cours sur le budget et les lourdes problématiques de vie chère outre-mer », explique M. Lurel, sénateur de la Guadeloupe.
L’élu poursuit : « Sur le budget, tout d’abord j’ai réaffirmé ma plus ferme opposition à la baisse vertigineuse des crédits dévolus aux outre-mer. Sans compter les coupes de plus de 260 millions d’euros sur les entreprises évitées de justesse par une large mobilisation des parlementaires sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, j’ai ainsi déclaré au Ministre que son budget pour les Outre-mer était purement inacceptable en l’état. »
On l’a compris, le sénateur Lurel… tire sur une ambulance. Le ministre qu’il est allé voir était déjà en train de faire ses cartons.
Suivons son propos : « Pour rappel, le Gouvernement prévoit une baisse drastique de près de 471 millions d’euros (soit 37%) des crédits finançant le logement, la continuité territoriale, les investissements locaux et les collectivités locales. Pour ces dernières, la cure sera particulièrement sévère puisque le Gouvernement envisage une purge de près de 83% de leurs crédits ! Une nouvelle fois, j’ai donc plaidé pour que le Gouvernement s’ouvre aux propositions des parlementaires et revoie sa copie dès l’examen du budget outre-mer dans 3 jours.
Par ailleurs, alors que le Sénat vient d’achever ce dimanche l’examen de la partie recettes du projet de loi de finances, je lui ai demandé de veiller à ce que les quelques avancées obtenues en hémicycle puissent survivre à l’épreuve de la navette parlementaire : la baisse de la taxe Chirac sur les billets d’avion outre-mer, le maintien des réfactions sur la TGAP outre-mer pour les collectivités, l’extension des ZRR aux communes de Guadeloupe et de Martinique, le soutien au logement social et à la Nouvelle-Calédonie. »
M. Lurel, toujours : « Au-delà, nous avons longuement échangé sur les initiatives parlementaires en cours, peu couteuses pour l’État et qui pourraient, à terme, être reprises dans sa feuille de route ministérielle pour changer radicalement la vie des gens par une réforme structurelle des économies des outre-mer : la proposition de loi sur le chlordécone d’Elie Califer et les 3 propositions de loi qui viendront bientôt en discussion sur la vie chère outre-mer. Malgré le peu de perspectives que nous offre le climat politique, je poursuis donc sans sectarisme mon action pour marquer des lignes rouges, faire avancer des dossiers et faire œuvre parlementaire utile pour nos territoires et leurs peuples. »