Les élus du groupe « Péyi Gwadloup » du Conseil régional ont émis, sous la plume de leur président, Bernard Guillaume, un communiqué sur la situation du CTIG, mise en lumière par un avis de la Chambre régionale des comptes (CRC) Antilles-Guyane.
« Nous avons pris connaissance avec consternation de l’avis de la Chambre régionale des comptes publié mercredi sur le compte administratif 2022 du Comité du tourisme des Iles de Guadeloupe.
Dans cet avis, les magistrats financiers procèdent à une sévère correction du déficit déjà important de 843 656,58 euros adopté par le conseil d’administration en juin 2023. Or celui-ci est en réalité près de quatre fois supérieur : 3 191 644,34 euros, soit 40,4% des recettes de fonctionnement. La CRC décrit une situation catastrophique en concluant que « les états financiers du CTIG ne donnent pas une image fidèle du patrimoine de l’établissement et de ses résultats ».
Ces éléments viennent, hélas, conforter nos alertes sur le manque de transparence et les errements dans la gestion par la Région Guadeloupe de plusieurs de ses « satellites », dont Guadeloupe Formation, le MACTe et le CTIG. Or, ces établissements connaissent des crises profondes de gouvernance depuis des mois, voire des années, sans que les élus régionaux ne soient dûment informés de leurs situations et, surtout, sans que celles-ci ne s’améliorent.
La récente éviction brutale de la présidente du conseil d’administration du CTIG et la démission soudaine de sa directrice générale n’ont ainsi fait l’objet d’aucune explication.
Et il faut que ce soit un avis budgétaire de la CRC qui, aujourd’hui, jette une lumière crue sur l’étendue du désastre…
Sa lecture édifiante soulève plusieurs questions :
– sur le bien-fondé de la décision de la Région Guadeloupe de transformer en 2018 le CTIG en un établissement public industriel et commercial (EPIC) qui dégage si peu de recettes et qui, 5 ans après, ne dispose toujours pas d’une comptabilité d’engagement ;
– sur le financement par le CTIG sur ses seuls fonds propres d’opérations telles que Miss France ou la Route du Rhum pourtant, à l’évidence, décidées et pilotées par la Région ;
– sur la décision de déménagement du CTIG de Pointe-à-Pitre vers Dothémare qui apparaît comme un immense gaspillage d’argent public ;
– ou encore sur la politique de recrutement conduite au CTIG pour atteindre aujourd’hui 32 agents en CDI…
Après le départ volontaire ou forcé de tous ceux qui ont eu à diriger le CTIG depuis 2015, le groupe « Péyi Gwadloup » ne peut que demander au président de Région de prendre enfin ses responsabilités et de s’expliquer sur cette situation catastrophique qui, au vu des recommandations de la CRC, pourrait conduire notamment à la suppression de 11 emplois, à une réduction de moitié des actions de promotion touristique et sur une remise à plat complète du fonctionnement de l’établissement. »
L’avis de la CRC :