Josette Borel-Lincertin, ancien présidente de la Région Guadeloupe, ancienne présidente du Conseil départemental, ancienne secrétaire nationale du Parti socialiste à l’Outre-mer (elle a donné sa démission du Parti socialiste), a annoncé avec fracas, sur les médias, dont Karib’Info, qu’elle quittait son parti, déçue de certains comportements. Elle a accusé ses anciens camarades de duplicité et de s’être servie d’elle à des fins politiciennes.
Fin d’une histoire d’amour qui aura duré 17 ans entre une néophyte en politique qui est devenue, en peu de temps, l’une des femmes les plus puissantes de Guadeloupe, jusqu’au double échec aux dernières régionales, où elle était tête de liste de la Fédération guadeloupéenne du Parti socialiste et de ses alliés, et aux départementales, aux Abymes.
A son courrier, rempli d’amertume et d’accusations nominales, Hilaire Brudey, premier fédéral, dont le mandat doit s’achever la semaine prochaine, répond.
« À nos militants,
À nos sympathisants,
À nos compatriotes,
Depuis ce jeudi 30 septembre 2021, les socialistes de Guadeloupe — élus, militants, sympathisants — sont plongés dans la tristesse et la sidération après avoir pris connaissance du contenu d’un courrier signé de Josette Borel-Lincertin, ancienne présidente socialiste du Conseil régional, ancienne présidente socialiste du Conseil départemental, tête de liste « Péyi Gwadloup » aux élections régionales de juin 2021 et secrétaire nationale aux Outre-mer de notre parti.
Dans ce courrier, auquel elle a volontairement assuré une très large diffusion, notre désormais ancienne camarade fait le choix délibéré et incompréhensible d’attaquer, de salir et de discréditer la formation politique qui n’a eu de cesse, depuis plus de 17 ans, de la promouvoir, de la soutenir et de la porter aux plus hautes responsabilités du pays, jusqu’à en faire sa candidate pour l’élection régionale de juin 2021.
Manifestement incapable d’assumer au-delà de mots très convenus sa part éminente de responsabilité dans la défaite collective subie lors de cette élection, soucieuse dès le 28 juin d’incriminer exclusivement son parti politique au prix d’une misérable et mensongère réécriture de l’histoire faisant d’elle la prétendue victime d’un piège dont on comprend mal l’intérêt et l’éventuelle finalité, Madame Borel-Lincertin affirme aujourd’hui qu’elle ne doit rien au Parti socialiste.
Nous ne pouvons que prendre acte de cette manière stupéfiante de nier l’évidence.
Pour autant, la Fédération socialiste conteste avec force les chiffres fantasmatiques et la présentation faite par Madame Borel-Lincertin qui omet délibérément d’indiquer que 47,5% des dépenses de campagne — soit près de la moitié — doivent faire l’objet d’un remboursement par l’Etat après validation du compte par la Commission nationale des comptes de campagne et des financement politiques. Or, ce remboursement représente une somme qui excède très largement le prêt qu’elle dit avoir consenti pour financer la campagne de la liste « Péyi Gwadloup ».
Cette démonstration de mauvaise foi évidente suffit à disqualifier, dans son ensemble, l’offensive vengeresse d’une ex-camarade qui apparaît, au crépuscule de sa vie politique, en mission pour détruire cette fédération dont elle a pu et su si souvent se servir depuis 2004.
Désormais financée principalement par les cotisations de ses élus, et en particulier de ses parlementaires, la Fédération socialiste a bel et bien participé, dans la mesure de ses moyens, aux dépenses électorales de ses candidats aux élections municipales en 2020 et aux élections départementales et régionales de 2021.
C’est pourquoi, les socialistes de Guadeloupe ne polémiqueront pas davantage avec Madame Borel-Lincertin qui a choisi le lieu — la place publique — et le moment — le renouvellement de nos instances — pour servir avec zèle ceux qui ont intérêt à voir disparaître la Fédération socialiste.
Nous regrettons le triste spectacle offert par cette élue qui, encore mercredi dans l’hémicycle du Conseil régional, se prétendait préoccupée par les ravages de l’abstention, avant de lui donner du grain à moudre, dès le lendemain.
Malgré la tristesse des militantes et des militants pour lesquels elle n’aura eu en définitive aucun égard, nous restons résolument tournés vers l’avenir et vers notre reconstruction collective. »
Hilaire BRUDEY