Le terminal à conteneurs de Pointe-à-Pitre/Jarry est considéré comme le port français le plus performant en 2023.
Au niveau mondial, le terminal à conteneurs du Grand port maritime de la Guadeloupe (GPMG) se positionne en 94e place sur 405 retenus. Un classement réalisé par la Banque mondiale et l’agence de notation S & P. Les auteurs de cet indice de performance ont pris en compte plusieurs données portuaires.
De quoi s’agit-il ? Essentiellement de l’accueil des navires de fort tonnage, porte-conteneurs et vraquiers : sont observés la disponibilité des quais et des équipes de déchargement/chargement, le temps passé à quai pour le traitement des navires (un bateau à quai ne rapporte pas et coûte), le temps d’attente devant le port avant de pouvoir disposer d’un quai, etc.
Premier client du port de Pointe-à-Pitre et de celui de Martinique, moins bien classé, la CMA-CGM.
La CMA-CGM, seconde ou troisième compagnie maritime (transport de fret) au monde, dirigée par Rodolphe Saadé, PDG, est le premier client des ports de Guadeloupe et Martinique.
Mais, Rodolphe Saadé n’aime pas qu’on freine son ambition : devenir le premier armateur du monde. Légitime ambition qui rejaillit sur la France où il a toutes ses activités de direction et de contrôle.
Rodolphe Saadé avait, il y a deux ans, mis le marché sur la table du gouvernement français : soit les deux ports de Guadeloupe et Martinique s’agrandissent pour accueillir ses super-porte conteneurs de nouvelle génération soit il ira décharger les conteneurs chargés en France en République dominicaine ou en Jamaïque. Et ensuite, des bateaux plus petits assureront le transport vers les Antilles françaises, ce qui occasionnera des frais de transport supplémentaires reportés sur les consommateurs.
Cette année, le gouvernement français ayant des difficultés financières, a décidé de taxer les grands compagnies : CMA-CGM, près à payer 500 millions cette année et 300 l’an prochain, se verrait taxé de… 1 milliard cette année.
Rodolphe Saadé a répliqué : « Si c’est ça, je pars de France et je n’utilise pas les deux hubs Antilles en cours de construction. » Or, ces hubs, une fois construits doivent être utilisés… pour autre chose que des bateaux intermédiaires…
Les observateurs pensent que le PDG de CMA-CGM veut simplement marquer son agacement et qu’il perdrait trop en quittant la France où il bénéficie d’impôts minorés sur ses activités.
Même si, côté autorités locales on rappelle que les travaux d’agrandissement du port de Pointe-à-Pitre sont financés par la France, l’Europe, la Région Guadeloupe, les fonds propres du Grand Port, et ne doivent rien à CMA-CGM, le départ de cette compagnie serait un coup dur porté aux activités du port.
Notamment pour ce qui concerne les exportations de bananes, entre autres rares exportations supplées par des transbordement de fruits et légumes d’Amérique du Sud en direction de l’Europe.
