Guadeloupe. Pointe-à-Pitre : feu sur la mairie !

Drôle d’attelage pour une conférence de presse autour de l’insécurité à Pointe-à-Pitre.

Il s’agit de l’opposition municipale même si, au nombre des présents, il y a François Pellecuier, toujours deuxième maire-adjoint et toujours aussi critique. Il se tient entre Loïc Martol, conseiller municipal d’opposition, Badi Faddoul, ancien membre de la majorité, qui siège aujourd’hui dans l’opposition, aux côtés de Jacques Bangou, ancien maire, conseiller municipal d’opposition, d’Evelyne Démocrite, Sandra Enjaric et Marie-Eugène Trobo-Thomaseau, Mehdi Kéita, conseillers d’opposition. S’apprécient-ils ? La question n’est pas là. Ils veulent dénoncer une situation qui devient intenable.

De quoi s’agit-il ? Les exactions commises dans la nuit du 25 au 26 octobre 2024, avec plusieurs magasins éventrés par une pelleteuse dans la rue Frébault, des pillages, une violence exacerbée à quelques deux cents mètres de l’hôtel de police, ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la patience.

« Nous avons rédigé un communiqué commun pour dénoncer une situation impossible à supporter, explique Loïc Martol. Les exactions commises dans la ville sont le signe d’un manque d’anticipation suite au black out. Nous ne comprenons pas que le maire n’ait pas pris les précautions qu’il fallait en alertant les autorités. Nous ne comprenons pas plus que l’Etat n’ait pas mis en action plus de moyens pour prévenir ces exactions alors que, les nuits précédentes, il y avait eu des barrages enflammés aux abords du centre-ville. Enfin, nous ne comprenons pas que le maire ne demande pas de moyens supplémentaires en forces de police non plus qu’il n’embauche pas d’autres policiers municipaux. Actuellement, il n’y a pas de visibilité sur la sécurité. »

Loïc Martol :

Il poursuit : « Nous faisons des propositions dans notre communiqué commun (voir au pied de l’article) : plus de moyens pour la police, une enquête sur les responsabilités des uns et des autres, aborder les points sécurité en conseil municipal. »

« Il en va de la responsabilité du chef d’édilité, lance Badi Faddoul. Cela fait quatre ans et demi, à notre arrivée, que nous demandons un renforcement de la police municipale. On nous répond que la situation financière est difficile. Pourtant, depuis quatre ans et demi, l’Etat soutient la ville. Pour la sécurité des citoyens pointois et de leurs biens, mais aussi des biens publics, comme le mobilier urbain, qui seert souvent pour édifier des barrages, on ne fait rien. »

« Le volet sécurité de l’action municipale n’est visiblement pas maîtrisé », renchérit Loïc Martol.

« La présence de la police municipale ne se voit que quand il y a des cérémonies. Et puis, parfois, le samedi près des marchés. La semaine c’est rare. La nuit, n’en parlons même pas… », fustige Badi Faddoul.

Badi Faddoul :

François Pellecuier est deuxième maire adjoint. « C’est la deuxième fois que des magasins sont attaqués et pillés en moins de trois ans. Demain, on pourra nous opposer la réputation de Pointe-à-Pitre : la saleté des rues, les braquages, la violence latente, des zones de non-droit. Et personne ne bouge réellement. Il y a un an, le maire déclarait que sa ville est un coupe-gorge et qu’il allait démissionner. Un an après, qu’est-ce qui a changé ? »

François Pellecuier :

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