le 6 octobre le Dr Patrick Portecop, patron du SAMU de Guadeloupe, dénonçait la mort à terme de cette structure d’Urgences.
La proposition de loi du député Fabien Matras discutée en commission mixte Sénat-Assemblée nationale tendait à réformer les services d’urgences médicales.
Le Sénat, expliquait le Dr Patrick Portecop, « vient de supprimer la possibilité de généraliser le dispositif de Service d’Accès aux Soins (SAS) issue du Pacte de refondation des urgences de 2019 visant à l’amélioration de la réponse à la demande de soins des usagers au profit d’une expérimentation visant l’instauration d’un numéro unique et de plateformes communes de régulation. »
« Pour la première fois dans l’histoire des SAMU nous avons manifesté le 6 octobre », disait en souriant le Dr Patrick Portecop joint dans son service.
Il expliquait : « Dès le lendemain, le national a suspendu le préavis de grève parce que les parlementaires en voyant notre détermination et en écoutant nos arguments sont revenus sur les textes. Ils ont pris en compte nos revendications qui étaient celles d’une rationalisation du fonctionnement des services d’urgences médicales. On ne peut pas faire comme ça des expérimentations qui auraient mis à mal nos missions. Aujourd’hui, le SAMU de Guadeloupe fonctionne normalement. »
« La proposition de loi aurait bloqué totalement le bon fonctionnement des urgences. Localement, il nous faut travailler avec les sapeurs-pompiers, ce que nous faisons actuellement, et avec les ambulanciers privés, ce que nous faisons naturellement. D’ailleurs, l’intervention des ambulanciers privés est prisée par le SAMU quand nous la déclenchons parce que ce sont de bons professionnels, très bien formés à ce type d’intervention », disait encore le Dr Portecop.
Et de poursuivre : « Les Services d’Accès aux Soins (SAS) qui voient leur généralisation approuvée par les parlementaires vont venir aux côtés du Centre 15 en lui permettant de réguler la demande vers une réponse adaptée. Je m’explique : le Centre 15 pourra travailler avec d’autres services d’urgences comme la périnatalité, les urgences psychiatriques, les centres anti-poison quand ils existent, le coordonnateur ambulancier, etc. Une fois le motif de l’appel connu l’urgentiste ne sera pas livré à lui-même pour demander d’amener le patient aux Urgences et là on verra ce qu’il faut faire. Il pourra s’appuyer sur un correspondant spécialisé, un interlocuteur qui pourra intervenir plus rapidement.
L’avantage est de diminuer le temps d’attente des usagers — au SAS de Lyon, en expérimentation, l’attente est de 30 secondes !
La régulation permettra une réponse adaptée : on diminue le temps d’attente aux urgences qui sont moins encombrées et on diminue les coûts en rationalisant les interventions. »
André-Jean VIDAL