Guadeloupe. Nuit chaude à Pointe-à-Pitre et ailleurs

Vidéo SDIS971

Ce vendredi matin, la Guadeloupe se réveille avec une sérieuse gueule de bois. La nuit de jeudi à vendredi 19 novembre a été particulièrement agitée à Pointe-à-Pitre. Tôt dans la soirée, des feux ont été allumés dans l’entrée de la rue Frébault, puis à certains croisements de rues. Tandis que, sur les réseaux sociaux, les images se multipliaient de barrages incendiés à Perrin, où des engins de chantiers étaient vandalisés, à Baie-Mahault, Sainte-Rose et sur tous les barrages tenus toute la journée sur la Basse-Terre et en Grande-Terre plus par des bandes de jeunes désœuvrés que de syndicalistes visiblement débordés.

Plus tard dans la nuit, un feu gigantesque était signalé au centre-ville de Pointe-à-Pitre ainsi que des bandes de pillards sillonnant la ville, arrachant certains rideaux de fer. Des bijouteries étaient pillées. 

Au petit matin, Pointe-à-Pitre se réveillait avec une solide gueule de bois, découvrant, l’oreille vissée au poste de radio ou le nez sur son écran de portable, que la nuit a été chaude, qu’il s’est passé quelque chose qui dépasse l’entendement. 

Une bijouterie pillée. Photo Karib’Info

Plusieurs immeubles incendiés, des boutiques pillées, des sapeurs-pompiers hébétés, qui sont venus sur le feu — très tardivement, ont dit certains — et qui, toute cette fin de nuit, ont lutté pour éviter que la ville entière soit détruite. 

Les sapeurs-pompiers sont parvenus à circonscrire l’incendie et éviter un embrasement total du quartier. Photo Karib’Info

Les réactions d’élus
se sont multipliées

Eric Jalton, maire des Abymes, président de Cap Excellence, « réclame la suppression immédiate des sanctions administratives professionnelles et financières prises à l’encontre de certains personnels, notamment de santé et de sécurité non vaccinés (un test PCR ou antigénique périodique pouvant se substituer exceptionnellement les concernant à la vaccination obligatoire). Concernant le passe sanitaire la liberté doit être laissé aux chefs d’entreprises ou d’établissement concernés de le réclamer ou pas avec une promotion et un contrôle plus accentué quant au respect des gestes barrières notamment l’aération des locaux autorisées à la fréquentation sans masque du public. »

Péyi Gwadloup (groupe PS au Conseil régional) a réagi à son tour : « La Guadeloupe se réveille avec les stigmates d’une nuit agitée et de nombreux barrages. Des Guadeloupéens ont perdu leur outil de travail dans un contexte de violence. Nous lançons un appel au calme. Nous condamnons tout acte de vandalisme perpétré et qui ne saurait représenter notre Guadeloupe. Depuis plusieurs mois, nous n’avons cessé d’alerter sur la situation sanitaire et refuser l’obligation vaccinale ainsi que sur les conséquences impactant notre économie. Ce conflit qui se dégrade a mis à nu toutes les difficultés qui gangrènent notre pays. Nous demandons à ce que tous les décisionnaires se réunissent en urgence pour une sortie de crise rapide. »

Depuis Paris, Patrick Karam, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France : « Depuis 20 heures, Pointe-à-Pitre a été livré aux voyous qui allumaient des feux dans la rue, cassaient les magasins, terrorisaient la population. Le feu a été mis par des voyous à 2 h 17 dans un immeuble rue de Nozières à Pointe-à-Pitre. Tout a commencé à flamber. Ma famille, mesoisins, mes amis, ont quitté eur maison pour ne pas brûler. Les pompiers sont arrivés à 3 heures. Cauchemar ! Nous ne sommes plus en France, la République nous a abandonnés. » 

Les écoles fermées,
des renforts attendus

C’est une synthèse de ce que l’on a entendu depuis ce matin d’élus qui, pour la plus grande partie d’entre eux étaient en dehors du département, au Congrès des maires de France. Pour eux, ce sera une fin de semaine active, retour en Guadeloupe, et peut-être ouverture de négociations sérieuses avec l’Etat pour faire reporter, adapter, les mesures qui fâchent qui ont généré la mobilisation des syndicats, le défi à la loi du 5 août sur l’obligation vaccinale et le passe sanitaire, climat qui a donné des idées à des bandes loin de telles préoccupations mais désireuses de profiter de la situation. 

Depuis le début de la matinée, on signale des agressions et des vols commis sur des personnes. La prudence est de mise si l’on doit se déplacer.

Le préfet de Région, Alexandre Rochatte, a activé à 8 heures la cellule de crise, centre opérationnel départemental qui regroupe toutes les administrations. Dans la foulée, il a décidé que tous les établissements scolaires sur l’archipel seraient fermés jusqu’à lundi. 

Depuis Paris, Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer, ont décidé l’envoi de 200 gardes mobiles.

Les barrages se sont
encore multipliés

A Sainte-Marie (Capesterre Belle-Eau), le barrage a été rétabli. Plus loin, vers la Kassaverie et l’entrée du bourg, les forces de l’ordre son intervenues. Photo RS

Toute la nuit, ailleurs en Guadeloupe, les barrages se sont multipliés ainsi que les incivilités : feux de poubelles, voitures incendiées, radars tourelles détruits. Ce matin, la plupart des barrages qui existaient avant la nuit sont toujours là, très actifs, et d’autres barrages sont venus compléter la paralysie du système routier.

* Sainte-Anne (bourg et rond-point Bois Jolan, Ffrench, pont de Dupré)
* Petit-Bourg (pont de la lLzarde)
* Morne-à-l’Eau (rond-point Faustin Fleret , Blanchet)
* Les Abymes (bourg au niveau du stade mais on peut passer, Perrin, Caraque, Lacroix)
* Basse-Terre (rond-point du cimetière, Rivière des -ères)
* Lamentin (pont de Brefort par la gendarmerie, au niveau de Gounouman)
* Capesterre Belle-Eau (plusieurs barrages de la kassaverie à Sainte Marie)
* La Jaille (plusieurs barrages sur la rocade)
* Vieux-Habitants (route nationale)
* Le Gosier (Poucette, Riviera, Petit Havre, Mare-Gaillard) 
* Grands Fonds (intersection pour aller en direction de Bouricaud ) 
* La plupart des radars tourelles sont détruits 
* Le Gosier attention des gens coupent des arbres pour faire des barrages

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​