Jeudi en début de soirée, le corps sans vie d’un élu, Cédric Cornet, maire du Gosier, président de la Communauté d’agglomération Riviera du Levant (CARL), était retrouvé sans vie dans son domicile. Depuis, chacun s’est fait son opinion sur cette mort subite d’un homme de 43 ans, père de famille.
Cédric Cornet est mort ! La nouvelle est tombée sur les réseaux sociaux, jeudi, vers 16 heures, circulant de WhatApp et facebook, de Tik Tok à Instagram avant d’être contrôlée, confirmée, puis diffusée sur les médias traditionnels.
Cornet mort, c’est tout un pan de l’édifice politique local, patiemment combiné entre partis et groupes politiques qui ont tout fait pour mettre ce jeune élu au-devant de la scène. Ce malgré des rumeurs pas favorables — des affaires judiciaires à caractère sexuel, que la morale réprouve et que les réseaux sociaux se font un plaisir de ressasser. Elles ont été jugées. Le jeune homme qu’était alors Cédric Cornet a payé sa dette à la société.
Aux élections, le jeune Cornet a brillé. D’abord à la mairie du Gosier, où il a pulvérisé toute velléité des vieux caciques du coin, dézinguant au passage quelques possibles adversaires des prochaines élections départementales ou régionales, puis à la tête de la CARL où là encore il a permis de moucher quelques présomptueux, enfin à la tête du Synoval, où il a remis à ses mentors les dernières têtes coupées qui dépassaient.
Cette utilité a permis à ce jeune élu, devenu un quinquagénaire ambitieux — les prochaines régionales étaient en ligne de mire — de pouvoir régner, sur le Gosier et la Riviera, de sa commune à la Désirade en passant par Sainte-Anne et Saint-François, quasi sans partage.
La politique à la Cédric Cornet, ce n’était pas toujours bisounours — sauf avec les vieilles dames qui l’adoraient — mais les choses avançaient au grand dam des jaloux.
C’est ce Cédric Cornet là qui a été retrouvé mort, laissant ses amis et les Gosiériens, voire les Guadeloupéens, dans l’affliction. Mettons de côté le chœur des pleureuses politiques, c’est de bonne guerre. Le soir de cette mort soudaine, « choquante », ont dit certains observateurs, il y avait plusieurs milliers de personnes sur la route devant sa maison du Gosier. Il y avait de nombreux élus, notamment Ary Chalus, président de Région, qui venait saluer la dépouille de son collègue et ami sur lequel il fondait de grands espoirs pour l’avenir.
Ce soir là, il y avait Caroline Calbo, procureure de la République de Pointe-à-Pitre, qui a dit que c’était une mort naturelle et qu’une autopsie allait être pratiquée rapidement. Ce soir-là, il y avait le SAMU, des sapeurs-pompiers aussi dont on aurait fait parler l’un d’eux. On, ce sont des médias, semble-t-il. Plus vraisemblablement les habituels réseaux sociaux, qui se régalent de tout et n’importe quoi et inventent quand ils n’ont rien.
Le SDIS 971, ce lundi, a démenti : « Faisant suite à certaines déclarations qui auraient été faites le lundi 25 mars 2024, la direction du SDIS dément les propos rapportés. En effet, aucune déclaration n’a été faite le soir du drame par le DDSIS. Qui plus est, le rapport d’intervention mentionné n’a à ce jour pas encore été établi. Nous rappelons que le SDIS n’est pas habilité à faire le constat d’un décès ni à en faire la déclaration, missions qui relèvent d’un membre du corps médical. »
L’autopsie a été réalisée le lendemain matin de la mort de Cédric Cornet. La procureure Calbo a fait un communiqué : « L’autopsie réalisée ce matin a confirmé la mort accidentelle (asphyxie par obstruction alimentaire). »
Depuis, on se bouscule sur les réseaux sociaux : morceau de poulet, dombré. On ne sait pas ce qui a tué Cédric Cornet. Il aurait reçu un petit cercueil avec sa photo dedans en début de semaine dernière… Aux approches de Pâques, les rumeurs vont toujours bon train du côté du magico-religieux.
Ce qu’on sait, par sa mère qui a diffusé un audio sur les réseaux sociaux c’est que M. Cornet était dans sa salle de bain, nu, sortant de la douche, dans une maison dont les portes étaient fermées à clé, sans son garde du corps habituel… et qu’on l’a retrouvé mort.
Durant le week-end, Angèle Louvier, avocate à Paris, puis Freddy Brillon, lui aussi avocat à Paris, ont été présentés comme avocats de la famille de M. Cornet qui vont faire refaire l’autopsie; démarche confirmée puisque les obsèques ont été reportées sine die. Si Me Louvier n’a pas encore parlé, Me Brillon a dit à la radio que son client avait les vertèbres cervicales brisées… On semble loin de l’étouffement. A suivre.