Guadeloupe. Minakshi Carien a inauguré le « Ti Kozé » des Archives départementales

Initiée par le Conseil départemental, la formule « Ti Kozé » des Archives de Gourbeyre offre un espace propice au dialogue entre le public et une personnalité invitée.

Aux Archives départementales de Gourbeyre, l’année débute avec un nouveau rendez-vous. Jeudi 16 janvier, Minakshi Carien, plasticienne et historienne d’origine indienne, était invitée à échanger avec le public sur le thème, Les femmes indiennes en Guadeloupe, mémoire et création.

Une formule originale conçue pour favoriser le dialogue mieux que ne le permettrait une conférence classique peu propice aux échanges. Afin que la présentation soit moins formelle, Charly Jollivet, directeur des Archives départementales, a animé l’entretien à la suite duquel le public a pu poser des questions de façon très conviviale et enrichir le débat.

Guadeloupéenne née à Port-Louis, Minakshi Carien, bercée par la culture de ses ancêtres, s’est intéressée très tôt à ses origines et en a fait à la fois une source d’inspiration artistique et un sujet d’étude universitaire.

« L’immersion en terre créole permet aux femmes indiennes de prendre en main leur destin »

Minakshi Carien et Charly Jollivet, directeur des Archives départementales.

Docteure en science de l’art, Minakshi Carien questionne, dans ses recherches, le concept d’identité présent dans les discours et les pratiques artistiques du XIXe siècle à l’art actuel. Héritage de l’immigration pour une esthétique de la créolité est le titre de son premier travail avant de soutenir sa thèse de doctorat sur le sujet Femmes guadeloupéennes et créations qui donnera lieu à un ouvrage du même nom.

« En quittant l’Inde, écrit-elle, les femmes fuient un système colonial qui opprime. Cependant, en effectuant cette migration, des femmes indiennes ont dû s’affirmer par-delà les codes religieux et sociaux qui niaient leur existence. Cette expérience du déracinement, cette perte de mémoire, cette immersion en terre créole permettent à ces femmes de prendre en main leur destin. À travers un processus de transmission et d’éducation, ces femmes ont réussi à se recréer une identité. »

Directeur des Archives départementales, Charly Jollivet est satisfait de ce premier rendez-vous. « À un rythme qui reste à définir, nous avons prévu de convier régulièrement le public à rencontres avec des personnalités sur des sujets tout aussi intéressants ! »

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